BFMTV
Police-Justice

Les parents de la famille recluse à Saint-Nazaire en garde à vue

Le père et la mère de la famille recluse à Saint-Nazaire ont été placés en garde à vue

Le père et la mère de la famille recluse à Saint-Nazaire ont été placés en garde à vue - -

Le père et la mère de la famille recluse de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique ont été placés en garde à vue, dans le cadre d'une enquête ouverte pour « abandon moral et matériel de mineurs ». L'ouverture d'une information judiciaire est envisagée par le parquet de Saint-Nazaire.

Le parquet de Saint-Nazaire envisage de demander l'ouverture d'une information judiciaire à l'encontre des deux parents de la famille qui a vécu recluse avec quatre enfants pendant plus d'un an dans un appartement de Saint-Nazaire. Le père et la mère ont été placés en garde à vue, dans le cadre d'une enquête ouverte pour « abandon moral et matériel de mineurs ». L'homme, âgé de 51 ans, son épouse de 47 ans et quatre de leurs cinq enfants avaient été retrouvés samedi par les pompiers dans leur logement social rongé par l'humidité et les moisissures, pompiers qui avaient été alertés pour un malaise. « Les premières investigations ne permettent pas de conclure à l'existence d'éléments constitutifs du délit de séquestration », a indiqué jeudi le procureur de Saint-Nazaire. « Mais elles attestent de conditions de vie matérielles, sociales et intellectuelles extrêmement précaires, d'absence d'hygiène et d'un isolement total de la cellule familiale ». Un isolement « justifié par les parents par la crainte du monde extérieur, ressenti comme intrusif, hostile et agressif », précise Florence Lecoq dans un communiqué.

Un couple déjà condamné en 2008 pour des faits similaires

« Aucune violence ou maltraitance » n'a toutefois été signalée par leurs trois enfants majeurs, âgés de 19 à 25 ans. Leurs deux autres enfants mineurs de 14 et 16 ans, handicapés et déscolarisés au profit d'un enseignement par correspondance, devraient être entendus prochainement par les enquêteurs. Le couple avait par ailleurs déjà été condamné par défaut en 2008 pour des faits similaires, « décision non définitive à ce jour », précise le procureur de Saint-Nazaire, qui envisage d'ouvrir une information judiciaire à l'encontre des parents. « Les enfants se sont petit à petit trouvés privés de liens sociaux, d'un suivi médical sérieux, d'activité physique et d'une scolarité adaptée, leurs parents refusant toute aide extérieure jugée illégitime et revendiquant leur mode de vie », justifie Florence Lecoq. Selon ses voisins, seul le père sortait de l'appartement pour effectuer les courses alimentaires de la famille. Il avait été hospitalisé en psychiatrie, sitôt la découverte des pompiers faite. L'office HLM en charge de leur immeuble a indiqué de son côté n'avoir reçu « aucun signal d'alerte au cours des dernières années » concernant cette famille.

Tugdual de Dieuleveult avec Reuters