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Police-Justice

Les indices sur le meurtre de Sussanna accablent Bruno Cholet

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Mis en examen dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de l’étudiante suédoise Sussanna Zetterberg, Bruno Cholet a nié durant sa garde à vue.

Bruno Cholet, l'homme soupçonné d'être le meurtrier de Susanna Zetterberg, a été mis en examen hier à Paris pour « enlèvement et séquestration suivi de la mort de la victime, vol de deux cartes bancaires et escroquerie et tentatives, le tout en état de récidive légale ». Des faits passibles de la réclusion criminelle à perpétuité. Présenté dans la soirée à un juge de libertés et de la détention, il a été placé en détention provisoire.

Déjà condamné trois fois pour viol

Si Bruno Cholet est un homme rompu aux interrogatoires, il n'a pas un physique "de dur" : plutôt petit, un peu enrobé, portant des lunettes rondes, il a su se faire oublier des autorités... qui ne l'avaient pas inscrit au fichier national des empreintes génétiques et n'avaient pas sa derniere adresse parisienne. Déjà condamé trois fois pour viol, il disait en 1983 a un juge que pour lui la prison c'était « des vacances ».

Un sac, un pistolet, des cartouches, des menottes...

Pendant ses 48 heures de garde à vue, il s'est montré « peu coopératif » selon la police. Mais l'enquête a permis la mise au jour d'un « faisceau d'indices » et d'éléments matériels permettant de le mettre en cause : un sac portant l'inscription « Sussanna 777 » a notamment été retrouvé dans son monospace, ainsi qu'un pistolet 22 long rifle, des cartouches et trois paires de menottes. Or Susanna a été retrouvée les mains menottées, quatre balles dans la tête, des projectiles du même calibre que l'arme retrouvée dans le vehicule.

Un monospace vu le soir du drame

Autre indice, la présence d'un monospace blanc, semblable à celui de Cholet, a été signalé par des témoins aux abords de la boîte de nuit, la Scala, où la jeune étudiante suédoise a été vue vivante pour la dernière fois dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 avril, avant de prendre ce qu'elle pensait être un taxi. Les resultats de l'expertise balistique sont attendus en milieu de semaine, de même que ceux des prélèvements ADN réalisés dans le vehicule.

La loi sur la rétention de sûreté s'applique-t-elle?

Cette affaire, mettant en cause un multirécidiviste, relance le débat sur la rétention de sûreté. Jean-Luc Warsmann, député UMP et président de la commission des lois de l'Assemblée Nationale, explique que dans le cas d'un individu comme Bruno Cholet, la rétention de sûreté va pouvoir s'appliquer car « aujourd'hui, avec la nouvelle loi, la justice a les moyens de ne plus laisser sortir un individu qui est condamné pour un crime sexuel aussi horrible que celui-ci et qui reste dangereux. Avant que l'individu ne risque de sortir, il est examiné et s'il apparaît qu'il est dangereux, alors la justice peut l'interner dans un établissement spécial, sorte d'hôpital-prison. Il y restera tant qu'il sera considéré comme dangereux ».

La rédaction avec Cyril Graziani et Vincent Boigey