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Police-Justice

Les filles de Jacqueline Sauvage demandent la grâce présidentielle pour leur mère

Les filles de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, ont adressé mardi un recours en grâce au président de la République.

"Monsieur le Président, notre mère a souffert tout au long de sa vie de couple, victime de l'emprise de notre père, homme violent, tyrannique, pervers et incestueux." C'est par ces mots que les filles de Jacqueline Sauvage interpellent François Hollande. Sylvie, Carole et Fabienne viennent d'adresser un recours en grâce au président de la République, dont l'AFP a obtenu des extraits.

La cour d'assises du Loir-et-Cher a confirmé le 4 décembre en appel la condamnation à dix ans de réclusion de Jacqueline Sauvage, 66 ans, reconnue coupable d'avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012, après des années d'un enfer conjugal fait de coups et d'abus sexuels sur elle et ses enfants.

150.000 signatures pour la grâce présidentielle

Les filles de Jacqueline Sauvage ont joint à leur demande une copie d'une pétition demandant la grâce présidentielle et qui a recueilli plus de 150.000 signatures, ainsi qu'un texte signé du comité de soutien, regroupant une centaine d'artistes. "Elle était en danger de mort depuis 47 ans, quotidiennement frappée et menacée, comme ses enfants", affirme ce texte, rappelant que "cette année, 134 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnons sans que personne ne réagisse".

Le recours en grâce présidentielle peut être adressé "par le condamné, un membre de sa famille, un ami ou le parquet", précisent Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini, avocates de Jacqueline Sauvage, dans un communiqué. La grâce, qui dispense d'exécuter la peine en totalité ou partiellement, "peut aussi remplacer la peine initiale par une peine moins forte" et est "sans effet sur la décision de condamnation qui figure toujours au casier judiciaire", selon la même source.

Samedi, trente parlementaires menés par la députée Valérie Boyer avaient déjà adressé une lettre à François Hollande pour demander la grâce présidentielle. "Avant d'être 'criminelle', Jacqueline Sauvage est avant tout une victime. Victime des violences répétées de son mari. Victime d'un homme qui battait et violait sa femme et leurs enfants", écrivait la députée. L'élue avait également annoncé travailler sur une proposition de loi instaurant une "légitime défense différée" pour les femmes victimes de violences conjugales.

H. M. avec AFP