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Police-Justice

Les enquêteurs sur la trace du père après la tuerie de Nantes

La maison de la famille Dupont de Ligonnès à Nantes où les corps d'Agnès et de ses quatre enfants ont été retrouvés. Une information judiciaire pour "assassinats" a été ouverte vendredi soir contre X. D'importantes recherches sont actuellement menées dans

La maison de la famille Dupont de Ligonnès à Nantes où les corps d'Agnès et de ses quatre enfants ont été retrouvés. Une information judiciaire pour "assassinats" a été ouverte vendredi soir contre X. D'importantes recherches sont actuellement menées dans - -

NANTES (Reuters) - Une information judiciaire pour "assassinats" a été ouverte vendredi soir contre X, a annoncé le procureur de la République de...

NANTES (Reuters) - Une information judiciaire pour "assassinats" a été ouverte vendredi soir contre X, a annoncé le procureur de la République de Nantes, après "l'exécution méthodique" d'Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants dans leur maison de Nantes.

Par ailleurs, d'importantes recherches sont actuellement menées dans le Var pour localiser le père de famille, dont la voiture a été retrouvée sur le parking d'un hôtel, sans qu'aucun lien ne soit établi pour le moment avec la disparition concomitante d'une quinquagénaire dans un village voisin.

L'autopsie effectuée vendredi a démontré que son épouse et ses quatre enfants ont "vraisemblablement été tués dans leur sommeil avec une carabine 22 long rifle", a déclaré Xavier Ronsin.

Chacun d'entre eux avait reçu au moins deux balles dans la tête, le plus jeune des fils ayant même reçu trois balles supplémentaires dans le thorax.

"Des analyses toxicologiques ont été ordonnées pour savoir si les victimes étaient droguées, ou si leur sommeil était naturel ou artificiel", a ajouté le procureur de la République de Nantes.

UNE CARABINE EN HÉRITAGE

L'enquête a par ailleurs établi que le père de famille avait récemment hérité d'une carabine de son père, qui n'a pas été retrouvée, et qu'il avait acheté des munitions le 12 mars. Xavier Dupont de Ligonnès s'était par ailleurs inscrit récemment dans un club de tir.

Il a été confirmé que le père de famille, gérant d'une petite société de commercialisation d'espaces publicitaires sur internet, rencontrait des difficultés financières.

"Il semble effectivement que ses revenus soient relativement faibles", a déclaré le procureur de la République, qui a précisé que Xavier Dupont de Ligonnès aurait déclaré aux impôts seulement 4.000 euros de revenus annuels.

Décrit comme un "père de famille normal et discret", Xavier Dupont de Ligonnès avait par ailleurs "un certain nombre de dettes", selon le magistrat, dont l'une d'entre elles avoisinait les 50.000 euros et avait été contractée auprès d'une amie en région parisienne.

"DEUX COÏNCIDENCES"

Les enquêteurs ont par ailleurs jugé "prématuré" tout rapprochement avec la disparition de Colette Deromme, une mère de famille de 50 ans qui n'a plus donné signe de vie depuis le 14 avril. Celle-ci habitait Lorgues, un village où a séjourné la famille nantaise avant 2003.

"Il n'y a aucun lien procéduralement établi, on a seulement deux coïncidences", a dit le procureur de la République de Nantes.

"Pour le moment, il n'y a aucun élément objectif qui permette de relier la disparition de Lorgues et les faits qui se sont produits à Nantes", a déclaré Laurent Chavanne, directeur de l'antenne de police judiciaire de Nantes.

Les enquêteurs ont par ailleurs reconstitué une partie de l'itinéraire du père depuis le 12 avril.

Xavier Dupont de Ligonnès a dîné et couché dans une auberge du Pontet (Vaucluse) dans la nuit du 12 au 13 avril. Il était seul au volant de sa voiture, a indiqué le procureur.

Le 14 avril, il a effectué un retrait bancaire de 30 euros à Roquebrune-sur-Argens. Après une nuit à l'hôtel le 15 avril, il quitte l'établissement et abandonne son véhicule.

Olivier Bouissou, le directeur du collège-lycée de La Perverie où allaient deux des enfants du couple, a confirmé vendredi que les parents avaient évoqué avant leur disparition un départ en Australie.

Benoît, élève en 4e, et Anne, élève en classe de 1ère, n'étaient plus venus à l'école depuis le 4 avril sous prétexte qu'ils étaient malades.

Mais Olivier Bouissou a dit avoir reçu une semaine plus tard une lettre du père l'informant de sa mutation en Australie et de la déscolarisation de ses enfants. Celle-ci était accompagnée d'un chèque pour régler les frais de scolarité.

De son côté, la mère de famille avait envoyé une "lettre de démission" à son employeur, l'école privée Blanche-de-Castille, où elle était conseillère d'éducation.

"La lettre disait qu'elle ne pouvait plus travailler à l'école, car elle devait suivre son mari muté en Australie", a expliqué le directeur de l'école.

Guillaume Frouin, avec Nicolas Bertin à Paris, édité par Nicole Dupont