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Police-Justice

Les complices présumés de la fuite d'Yvan Colonna jugés en appel

André Colonna d'Istria, propriétaire d'un camping en Corse, lors du procès en première instance à Paris en mai 2010. Le procès en appel de cinq personnes poursuivies pour avoir aidé dans sa fuite Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l'assassinat du pr

André Colonna d'Istria, propriétaire d'un camping en Corse, lors du procès en première instance à Paris en mai 2010. Le procès en appel de cinq personnes poursuivies pour avoir aidé dans sa fuite Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l'assassinat du pr - -

PARIS (Reuters) - Le procès en appel de cinq personnes poursuivies pour avoir aidé dans sa fuite Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour...

PARIS (Reuters) - Le procès en appel de cinq personnes poursuivies pour avoir aidé dans sa fuite Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, s'est ouvert jeudi à Paris.

Soupçonnés d'avoir aidé le berger de Cargèse, arrêté en 2003 dans le maquis corse après quatre ans de fuite, quatre d'entre eux avaient été condamnés en première instance à des peines allant de dix mois à trois ans de prison avec sursis pour "recel de malfaiteur".

Le cinquième, Claude Serreri, beau-frère d'Yvan Colonna, avait été relaxé.

Le parquet, qui avait requis des peines allant de huit mois à cinq ans de prison avec sursis à leur encontre, avait fait appel de ce jugement.

"L'appel du ministère public était inévitable", a dit jeudi l'avocat général, "le tribunal ne nous a pas laissé le choix."

Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Paris avait écarté l'incrimination "d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" pour ne retenir que le "recel de malfaiteurs". C'est cette décision qui est a l'origine de l'appel du parquet, a indiqué l'avocat général.

Yvan Colonna, qui figurait également parmi les prévenus pour la détention d'armes trouvées en sa possession lors de son arrestation en juillet 2003, n'était pas présent jeudi à l'audience. Il a refusé d'être extrait de prison et s'est opposé a ce que ses défenseurs prennent la parole, a expliqué le président.

Condamné en première instance a un an de prison ferme, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés dans ce dossier, a-t-il rappelé.

Seul à nier tout soutien à Yvan Colonna, Marc Simeoni, frère de l'élu nationaliste Gilles Simeoni, a déclaré jeudi n'avoir "jamais accueilli Yvan Colonna" chez lui.

"Vous êtes partis du postulat de ma culpabilité", a-t-il reproché au ministère public, qui le soupçonne d'avoir permis à Yvan Colonna d'occuper son logement à Bastia et de lui avoir acheté des livres sur internet.

L'appartenance ou non des prévenus à des mouvements nationalistes corses a été au c?ur des questions du ministère public jeudi.

André Colonna d'Istria s'est ainsi dit "sympathisant nationaliste" mais a récusé l'idée d'avoir agi par idéologie. "Si ça avait été le cas pour quelqu'un d'autre, qui n'a rien à voir avec le nationalisme, j'aurais réagi de la même façon", a-t-il dit. "C'est ce que nous appelons l'hospitalité."

La justice française a clos en juillet dernier le dossier de l'assassinat du préfet Claude Erignac, au terme de 14 ans de procédure et cinq procès d'assises.

Yvan Colonna, dont la Cour de cassation a rejeté le pourvoi, a toujours clamé son innocence et a saisi la Cour européenne des droits de l'Homme.

Chine Labbé, édité par Yann Le Guernigou