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Police-Justice

Les abattoirs bretons Gad placés en redressement judiciaire

La société bretonne d'abattage de porcs Gad SAS, qui emploie près de 1.700 salariés dans l'ouest de la France, a été placée mercredi en redressement judiciaire avec cessation de paiement par le tribunal de commerce de Rennes. /Photo d'archives/REUTERS/Ina

La société bretonne d'abattage de porcs Gad SAS, qui emploie près de 1.700 salariés dans l'ouest de la France, a été placée mercredi en redressement judiciaire avec cessation de paiement par le tribunal de commerce de Rennes. /Photo d'archives/REUTERS/Ina - -

RENNES (Reuters) - La société bretonne d'abattage de porcs Gad SAS, qui emploie près de 1.700 salariés dans l'ouest de la France, a été placée...

RENNES (Reuters) - La société bretonne d'abattage de porcs Gad SAS, qui emploie près de 1.700 salariés dans l'ouest de la France, a été placée mercredi en redressement judiciaire avec cessation de paiement par le tribunal de commerce de Rennes.

Une période d'observation de six mois a été prononcée et deux administrateurs et un mandataire judiciaires ont été nommés afin d'examiner les moyens de pérenniser l'activité de cette entreprise, en proie à de grandes difficultés depuis de nombreux mois et dont les syndicats craignent le démantèlement.

"Le redressement judiciaire avec paiement des salaires et poursuite de l'activité est un moindre mal pour nous mais on va rester vigilant sur l'emploi qui sera touché", a déclaré à l'issue de l'audience Olivier Le Bras, délégué FO et secrétaire du comité central d'entreprise.

Selon les syndicats, toutes les options sont désormais envisageables pour cet abattoir porcin qui pourrait subir à terme une liquidation totale ou partielle ou des restructurations qui se traduiraient par la fermeture d'un de ses sites industriels ou la diminution des effectifs.

La société Gad SAS, qui emploie 850 personnes dans son abattoir de Lampaul-Guimillau (Finistère), 650 à Josselin (Morbihan), 80 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et 50 à son siège de Morlaix (Finistère) aurait subi en 2012 une perte d'environ 19 millions d'euros.

Ses pertes cumulées, dues principalement à une baisse de la production porcine et de l'activité d'abattage, dépasseraient 60 millions d'euros, et il n'y aura aucune réelle perspective de relance de l'activité.

"Nous subissons la concurrence des Allemands qui emploient une main-d'oeuvre très, très peu chère dans une activité qui demande beaucoup de main-d'oeuvre et représente une masse salariale importante", a dit Olivier Le Bras.

Le renchérissement des aliments et la mise en place des normes environnementales ont également contribué à la baisse du nombre d'élevages entraînant la chute des activités d'abattage.

Le nombre de porcs abattus par Gad SAS, filiale du groupe coopératif Cecab et du groupement de producteurs Prestor, dans ses abattoirs de Lampaul-Guimillau et de Josselin, est passé de 56.000 cochons par semaine en 2007 à 45.000 en 2012, entraînant une importante surcapacité de ses outils.

La direction de l'entreprise, qui a fait état à la mi-février de "graves difficultés conjoncturelles et structurelles" avait déposé mi-février une demande de placement en cessation de paiement.

En 2012, Gad SAS a réalisé un chiffre d'affaires de 453 millions d'euros pour 2,4 millions de porcs abattus.

Pierre-Henri Allain, édité par Marine Pennetier