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Police-Justice

Légitime défense mise en cause pour la mort d'un gitan

Le gendarme qui avait tué un jeune gitan à Saint-Aignan (Loiret) en juillet dernier sera bientôt entendu par un juge d'instruction et risque une mise en examen, a déclaré jeudi l'avocat de la famille de la victime. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard

Le gendarme qui avait tué un jeune gitan à Saint-Aignan (Loiret) en juillet dernier sera bientôt entendu par un juge d'instruction et risque une mise en examen, a déclaré jeudi l'avocat de la famille de la victime. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard - -

ORLEANS (Reuters) - Le gendarme qui avait tué un jeune gitan à Saint-Aignan (Loiret) en juillet dernier sera bientôt entendu par un juge...

ORLEANS (Reuters) - Le gendarme qui avait tué un jeune gitan à Saint-Aignan (Loiret) en juillet dernier sera bientôt entendu par un juge d'instruction et risque une mise en examen, a déclaré jeudi l'avocat de la famille de la victime.

Selon Me Jean-Claude Guidicelli, la version du gendarme invoquant la légitime défense a été mise à mal par les différentes expertises. "Les éléments dont j'ai pris connaissance par le biais des constatations balistiques et matérielles sont accablants", a-t-il dit à Reuters.

La mort le 16 juillet de Luigi Duquenet, 23 ans, recherché pour un vol minime, avait suscité la colère de gens du voyage qui avaient brûlé des voitures et brisé des vitrines dans le village de Saint-Aignan.

Nicolas Sarkozy avait alors annoncé une réunion à l'Elysée sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms", avant de décider de démanteler 300 camps illégaux dans les trois mois et d'expulser plusieurs milliers de Roms.

Les autorités avaient d'emblée invoqué la thèse de la légitime défense à propos de la mort de Luigi Duquenet lors d'un contrôle de gendarmerie. Mais selon Jean-Claude Guidicelli, "le gendarme reconnaît lui-même avoir ouvert le feu au moment où le véhicule l'a dépassé, donc sans être en état de légitime défense, ni d'absolue nécessité".

L'avocat assure qu'un "tir latéral" a provoqué la mort du jeune homme installé sur le siège passager du véhicule. "La seule vitre qui a été atteinte est celle de la portière avant droit où était assis Luigi", dit-il.

Dominique Puechmaille, procureur de la République de Blois, a estimé de son côté qu'une mise en examen du gendarme mis en cause n'était pas inéluctable.

"Trois possibilités restent ouvertes: l'interrogatoire simple, le statut de témoin assisté ou la mise en examen", a-t-elle dit à la presse.

Mourad Guichard, édité par Gérard Bon