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Police-Justice

Le youtubeur Papacito en garde à vue pour "provocation à la haine" contre un maire du Tarn-et-Garonne

Le youtubeur est entendu après la publication de plusieurs vidéos, dans lesquelles il menace et intimide le maire de Montjoi, une petite commune du Tarn-et-Garonne.

Le youtubeur d'extrême droite, Papacito, de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, a été placé en garde à vue le mardi 12 décembre, dans la matinée, a fait savoir le parquet de Paris à BFMTV.com, confirmant une information de Libération.

Dans des vidéos "manifestement homophobes", publiées entre novembre 2022 et mai 2023, l'homme avait appelé à commettre "des infractions" au préjudice du maire de Montjoi, une commune du Tarn-et-Garonne.

L'influenceur est entendu dans le cadre d'une enquête, diligentée par l’OCLCH (office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et la haine en ligne) sous la direction du pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris, pour "provocation non suivie d’effet à une atteinte volontaire à la vie" et "provocation à la haine à raison de l'origine" et d'"injures publiques à raison de l’orientation sexuelle".

Le maire sous protection policière

À l'origine, l'affaire part d'un litige sur un chemin privé entre un éleveur porcin de la commune et un voisin britannique. Dans cette vidéo longue d'une quarantaine de minutes, intitulée "Infestation de fouines à Montjoi", Papacito s'en est pris personnellement au maire, l'accusant d'avoir lésé l'agriculteur. Il avait appelé ironiquement à chasser "les fouines", comprendre le maire, le tout entouré d'hommes cagoulés et armés.

Après des intimidations et des menaces de mort, le maire, Christian Eurgal, a été placé sous protection policière. Le parquet de Montauban, qui avait ouvert l'enquête, s'est depuis dessaisi au profit du parquet de Paris. Le youtubeur encourt jusqu'à sept ans de prison et 45.000 euros d’amende.

Ce n'est pas la première fois que Papacito est dans le viseur de la justice. En juin 2022, une plainte avait été déposée contre lui par Jean-Luc Mélenchon après une vidéo dans laquelle le vidéaste mettait en scène l'exécution d'un militant LFI représenté par un mannequin. La plainte avait finalement été classée sans suite.

Manon Aublanc