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Police-Justice

Le syndicat Alliance alerte sur le malaise des policiers

Les policiers réclament des réformes profondes.

Les policiers réclament des réformes profondes. - AFP

Selon une étude réalisée par le syndicat de policiers, ils seraient près de 71% à estimer ne plus pouvoir faire face à leur charge de travail.

Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, leur charge de travail ne cesse de s'alourdir. Les récents attentats et l'état d'urgence n'ont fait qu'accentuer le problème. Le syndicat policier Alliance publie ce jeudi une étude sur ce qu'il qualifie de "malaise" parmi les forces de l'ordre et principalement les services d'investigations. Surcharge de travail, manque d'informations et multiplication des textes législatifs: la police serait à bout de souffle. Elle ne sent pas soutenue, pour 68%, par sa hiérarchie.

Les 8.852 policiers interrogés entre janvier et mai dernier sont près de 71% à déclarer ne plus réussir à faire face à leur charge de travail. Le phénomène atteint même près de 82% dans les services de la sécurité publique, en charge d'assurer la protection des personnes et des biens et de veiller au maintien de l'ordre. Conséquence directe: aucun service interrogé ne se sent capable d'effectuer des investigations plus lourdes.

"A cela se rajoute la frustration de ne pas avoir les moyens d'effectuer son travail correctement et en profondeur", note le syndicat.

"Recentrer le policier sur son cœur de métier"

Cette situation serait causée par la surcharge des tâches annexes, les problèmes d'astreinte judiciaire, des problèmes d'ordre matériel et le manque de formation sur les nouvelles procédures pénales. Ainsi depuis 2000, le syndicat relève trois grandes lois ayant eu un impact sur le déroulé d'une enquête et d'une procédure. En cause, notamment, le renforcement des droits des gardés à vue avec la présence d'un avocat lors de leurs auditions.

Pour 86,4% des policiers interrogés, les évolutions législatives successives ont accru le travail des agents. Le syndicat préconise alors de "recentrer les policiers sur leur cœur de métier", l'enquête, alors que 32% des sondés disent passer plus de 50% de leur temps à rédiger des actes administratifs et statistiques. Pour la majorité des policiers, ces lois ont également rendu "trop contraignants" les droits des gardés à vue.

Pour y remédier, Alliance propose une batterie de mesures. Parmi elles, la fin des tâches indues, la refonte des cadres d'enquête, l'allongement de la durée initiale de la garde à vue à 48 heures et la dématérialisation de la procédure. Le syndicat demande également un coup de pouce financier en faveur des policiers en charge de l'investigation.

Justine Chevalier