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Police-Justice

Le réseau de voleuses "Hamidovic" jugé sans équivalent en France

Le réseau de Bosniaques démantelé cette semaine par la police française qui exploitait une centaine de jeunes filles pour voler est sans équivalent par son importance et son organisation, selon les autorités. Les personnes arrêtées en France devaient être

Le réseau de Bosniaques démantelé cette semaine par la police française qui exploitait une centaine de jeunes filles pour voler est sans équivalent par son importance et son organisation, selon les autorités. Les personnes arrêtées en France devaient être - -

PARIS (Reuters) - Le réseau de Bosniaques démantelé cette semaine par la police française qui exploitait une centaine de jeunes filles pour voler est...

PARIS (Reuters) - Le réseau de Bosniaques démantelé cette semaine par la police française qui exploitait une centaine de jeunes filles pour voler est sans équivalent par son importance et son organisation, ont dit vendredi les autorités.

Les jeunes adolescentes, recrutées ou vendues après une formation au vol, avaient des objectifs chiffrés d'au moins 300 euros dérobés par jour, avec châtiment à la clé en cas d'échec, ont dit le procureur de Paris Jean-Claude Marin et le patron de la police judiciaire, Christian Flaesch.

"Nous avons le sentiment d'avoir une structure complètement moyen-âgeuse", a dit aux journalistes le policier.

Neuf personnes arrêtées à Montpellier, deux à Perpignan, deux à Aix-en-Provence et cinq en Italie, dont le chef présumé du groupe, un Bosniaque de 58 ans, seront poursuivies.

Ce "patriarche", qui devrait être remis à la France dans les prochaines semaines dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen, aurait dirigé le gang avec ses deux fils de 27 et 33 ans.

Les personnes arrêtées en France devaient être mises en examen d'ici le week-end pour "association de malfaiteurs, vols en bande organisée et recel, traite d'être humains en bande organisée sur mineures avec actes de tortures et de barbarie, viols sur mineures", a dit le procureur.

Selon les dépositions, les jeunes filles, âgées de 12 à 16 ans, devaient dépouiller les passagers du métro parisien, avec une prédilection pour les touristes asiatiques souvent porteurs d'espèces. Chacune d'entre elles pouvait ramener plusieurs milliers d'euros par jour.

Le procureur estime à quatre millions d'euros par an le chiffre d'affaires de ce réseau qui opérait depuis au moins deux ans en France, mais avait des ramifications partout en Europe.

DES VIOLENCES

"Si on ne remplissait pas le contrat d'objectif (de 300 euros NDLR), on était frappé à main, à l'arme blanche, brûlée (...), voire violée", a expliqué le procureur Marin.

Trois jeunes filles ont notamment évoqué en 2008 ces sévices devant les policiers, brisant ainsi le silence qui avait été érigé en règle.

En cas d'arrestation, les jeunes filles fournissaient toujours le même nom de famille, Hamidovic, qui représentait statistiquement jusqu'ici la moitié des interpellations pour vol dans les transports parisiens.

Les voleuses, que Jean-Claude Marin voit comme des "victimes", vivaient dans des hôtels, sous la surveillance d'anciennes voleuses ayant "monté en grade".

Si elles étaient arrêtées, les jeunes filles, outre le nom d'Hamidovic, déclaraient l'âge de 12 ans, qui les soustrait à presque toute poursuite pénale.

Sans possibilité d'identification, la justice n'a donc pu que les placer dans des foyers qu'elles ont immédiatement abandonnés pour repartir, pense-t-on, dans le giron du gang, a expliqué le procureur.

Aucune investigation n'a encore été menée en Bosnie et aucune région particulière d'origine n'a été déterminée.

Jean-Claude Marin a dit ignorer si le gang était ou non composé de Roms, catégorie de population ciblée par des directives gouvernementales françaises émises durant l'été, qui ont suscité de vives critiques internationales.

"Nous n'avons pas à dire que ce sont des Roms ou pas, ce n'est pas notre problème", a-t-il dit.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser