Le proche de Serge Dassault condamné pour tentative d'assassinat fait appel

Un proche du sénateur Les Républicains Serge Dassault, condamné le 18 mai à 15 ans de réclusion pour une tentative d'assassinat commise sur fond de soupçons d'achat de votes à Corbeil-Essonnes, a décidé de faire appel, a-t-on appris ce mardi de source judiciaire.

Younès Bounouara, 43 ans, a tiré le 19 février 2013 depuis la terrasse d'un café sur Fatah Hou, qui circulait en voiture dans le centre de Corbeil-Essonnes, en région parisienne. Grièvement blessé, cet ex-boxeur professionnel conserve encore de lourdes séquelles. Condamné en première instance à 15 ans de prison, il a décidé, selon une source judiciaire, de faire appel de sa peine. 

Younès Bounouara s’est présenté en "victime"

Tout au long de son procès, l'accusé s'est présenté comme la victime d'une "équipe", emmenée par Fatah Hou, qui le harcelait et le menaçait depuis plusieurs années pour lui extorquer de l'argent. A l'origine des coups de feu, une vidéo pirate coréalisée en novembre 2012 par Fatah Hou dans le bureau de Serge Dassault. L'avionneur, maire de Corbeil entre 1995 et 2009, y reconnaît "avoir tout donné à Younès", après l'élection en 2010 de Jean-Pierre Bechter, l'un de ses fidèles qui lui a succédé à la mairie.

Dassault argue le financement d’"un projet industriel"

Un mois plus tard, Le Canard enchaîné s'appuie sur cet enregistrement et révèle que Younès Bounouara, relais de Serge Dassault aux Tarterêts, une cité sensible de Corbeil, a touché 1,7 million d'euros du sénateur et n'aurait pas redistribué l'argent "comme il devait le faire", selon Fatah Hou.

Le milliardaire a confirmé un don de deux millions destiné, selon lui, à "financer un projet industriel en Algérie", récusant tout lien avec le scrutin. Cités comme témoins par une partie civile, Serge Dassault et Jean-Pierre Bechter n'avaient pas honoré leurs convocations: le premier en raison d'un "voyage à l'étranger", le second pour "problèmes de santé", certificat médical à l'appui.

A.M avec AFP