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Police-Justice

Le procès de Dieter Krombach va se poursuivre à Paris

Philippe Ohayon (à gauche) et Yves Levano, les deux avocats de Dieter Krombach. Malgré les réticences de l'Allemagne, le procès du cardiologue allemand de 75 ans accusé du meurtre d'une jeune Française en 1982, va sa tenir, a décidé mercredi la cour d'ass

Philippe Ohayon (à gauche) et Yves Levano, les deux avocats de Dieter Krombach. Malgré les réticences de l'Allemagne, le procès du cardiologue allemand de 75 ans accusé du meurtre d'une jeune Française en 1982, va sa tenir, a décidé mercredi la cour d'ass - -

PARIS (Reuters) - Malgré les réticences de l'Allemagne, le procès de Dieter Krombach, cardiologue allemand de 75 ans accusé du meurtre d'une jeune Française en 1982, va sa tenir, a décidé mercredi la cour d'assises de Paris.

PARIS (Reuters) - Malgré les réticences de l'Allemagne, le procès de Dieter Krombach, cardiologue allemand de 75 ans accusé du meurtre d'une jeune Française en 1982, va sa tenir, a décidé mercredi la cour d'assises de Paris.

Elle a rejeté les arguments de la défense qui jugeait ce procès illégal, du fait que la justice allemande a déjà classé le dossier sans suite dans les années 1980, et parce que l'accusé a été transféré en France par la force en 2009 au moyen d'un enlèvement fomenté par le père de la victime.

La cour a jugé, dans une décision lue à l'audience, que le classement sans suite allemand ne constituait pas un jugement définitif et qu'elle n'avait pas à connaître des circonstances dans lesquelles Dieter Krombach lui avait été déféré.

La cour refuse de saisir la Cour européenne de justice et de renvoyer le procès, comme le demandait l'accusé.

L'Allemagne, sans exprimer officiellement son mécontentement, a refusé toute coopération judiciaire avec la France dans cette affaire depuis l'enlèvement en Bavière de Dieter Krombach, a-t-on appris à l'audience.

Tout en assurant qu'elle ne soutient pas l'accusé, elle a défendu ses arguments juridiques contre son procès auprès des journalistes et a envoyé mardi à l'audience trois délégués de l'ambassade qui sont assis sur un banc spécialement réservé par le service d'ordre.

L'affaire concerne la mort de Kalinka Bamberski à l'âge de 14 ans le 10 juillet 1982 à Lindau, en Bavière, où elle passait des vacances avec sa mère, remariée avec Dieter Krombach.

Le médecin est accusé de l'avoir tuée et nie les faits. Il encourt désormais la réclusion à perpétuité.

Après le classement sans suite de l'affaire en Allemagne, Dieter Krombach avait été condamné en 1995 à Paris en son absence à 15 ans de réclusion criminelle pour "coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner" sur Kalinka.

Cet arrêt est annulé par ce nouveau procès. L'Allemagne a toujours rejeté le mandat d'arrêt français.

En 1982, le cardiologue avait parlé d'une mort accidentelle et expliqué que Kalinka était décédée après qu'il lui eut injecté une préparation ferrique censée l'aider à bronzer.

La justice française a conclu, notamment sur le fondement de sa propre enquête et d'expertises post-mortem, que la version des faits fournie par le docteur Krombach n'était pas crédible.

Le cardiologue a par ailleurs été condamné à deux ans de prison avec sursis en 1997 pour avoir violé une lycéenne de 16 ans qu'il avait endormie par anesthésie. Dieter Krombach a été emprisonné en 2006 en Allemagne pour escroquerie et exercice illégal de la médecine, avant d'être libéré en 2008.

Edité par Patrick Vignal