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Police-Justice

Le parquet veut toujours dépayser le dossier Bettencourt

Le parquet général de Versailles a confirmé jeudi, malgré de nouvelles poursuites, sa volonté de changer de juridiction pour le traitement de tous les dossiers concernant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard

Le parquet général de Versailles a confirmé jeudi, malgré de nouvelles poursuites, sa volonté de changer de juridiction pour le traitement de tous les dossiers concernant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard - -

PARIS (Reuters) - Le parquet général de Versailles a confirmé jeudi, malgré de nouvelles poursuites, sa volonté de changer de juridiction pour le...

PARIS (Reuters) - Le parquet général de Versailles a confirmé jeudi, malgré de nouvelles poursuites, sa volonté de changer de juridiction pour le traitement de tous les dossiers concernant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.

Il veut faire dessaisir globalement les magistrats de Nanterre (Hauts-de-Seine) de tous les dossiers qu'ils traitent en lien avec cette affaire et les transférer à un ou plusieurs autres tribunaux.

"Les requêtes à la Cour de cassation sont en cours de rédaction et seront envoyées dans les prochains jours", a dit un porte-parole du procureur Philippe Ingall-Montagnier.

La Cour de cassation, plus haute juridiction française, aura huit jours pour se prononcer quand elle sera saisie.

Selon le parquet général, l'annonce mercredi par Françoise Meyers, fille de Liliane Bettencourt, de nouvelles poursuites pour "complicité d'abus de faiblesse" contre deux nouvelles personnes ne change rien à sa démarche.

Cependant, a précisé le parquet général, la demande de "dépaysement" ne pourra concerner les faits nouveaux évoqués dans ces nouvelles poursuites, matérialisées par des citations directes délivrées au tribunal de Nanterre par Me Olivier Metzner, avocat de Françoise Meyers.

En cas de dépaysement, il restera donc une partie de l'affaire à Nanterre. Les nouveaux faits devront d'abord y être examinés.

Ces nouvelles poursuites concernent Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, et Fabrice Goguel, son avocat fiscaliste, devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine).

Les deux hommes se voient accuser par Me Metzner d'avoir été complices de l'abus de faiblesse imputé au photographe François-Marie Banier, qui a reçu près d'un milliard d'euros de dons de 2002 à 2007 de la milliardaire, 17e fortune mondiale.

Patrice de Maistre est aussi mis en cause pour cinq millions d'euros reçus de Liliane Bettencourt et pour des manoeuvres menées pour qu'elle lui offre un voilier, un épisode apparu dans les enregistrements clandestins de Liliane Bettencourt réalisés par un employé et versés au dossier.

Le dossier d'abus de faiblesse ne visait jusqu'ici que François-Marie Banier, photographe qui a reçu près d'un milliard d'euros de dons de Liliane Bettencourt de 2002 à 2007.

La demande de dépaysement visera aussi les enquêtes distinctes relatives à Liliane Bettencourt conduites jusqu'ici par le procureur Courroye.

Dans ce second volet, deux incriminations retenues visent potentiellement le ministre du Travail, Eric Woerth, et Patrice de Maistre pour "trafic d'influence" et "financement illégal de parti politique ou de campagne électorale".

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse