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Police-Justice

Le laboratoire Servier admet un "vrai risque" du Mediator

Le Mediator "a pu présenter un vrai risque pour certains patients", reconnaît une dirigeante du laboratoire Servier, son fabricant, dans une interview au Journal du dimanche. /Photo prise le 5 janvier 2011/REUTERS/Pascal Rossignol

Le Mediator "a pu présenter un vrai risque pour certains patients", reconnaît une dirigeante du laboratoire Servier, son fabricant, dans une interview au Journal du dimanche. /Photo prise le 5 janvier 2011/REUTERS/Pascal Rossignol - -

PARIS (Reuters) - Le Mediator "a pu présenter un vrai risque pour certains patients", reconnaît une dirigeante du laboratoire Servier, son...

PARIS (Reuters) - Le Mediator "a pu présenter un vrai risque pour certains patients", reconnaît une dirigeante du laboratoire Servier, son fabricant, dans une interview au Journal du dimanche.

Lors d'une cérémonie de voeux à son personnel mardi, Jacques Servier, fondateur du laboratoire, avait estimé que le Mediator, un antidiabétique souvent prescrit comme coupe-faim, n'avait fait que trois morts et que le chiffre de 500 avancé par des études relevait du "marketing".

Dès les années 1990, des médecins avaient lancé des alertes sur les effets secondaires cardiaques mortels du médicament, les valvulopathies.

Au JDD, Lucy Vincent, directrice générale du laboratoire, déclare que "la mort de trois personnes, c'est déjà trop".

Lucy Vincent continue cependant de contester les études ayant conclu au décès de 500 à 2.000 personnes.

"Les calculs à l'origine de ces chiffres alarmants ont été réalisés à partir d'une population qui avait pris du Mediator, sans tenir compte apparemment des autres pathologies dont pouvaient souffrir ces patients", dit-elle au JDD.

"La simple constatation d'une valvulopathie ne permet pas de l'imputer systématiquement à un traitement médicamenteux", ajoute la responsable.

Le dossier du Mediator provoque un débat en France sur l'influence des laboratoires pharmaceutiques sur les décisions de santé publique.

A cela s'ajoute une dimension politique, Nicolas Sarkozy ayant conseillé Jacques Servier lorsqu'il était avocat d'affaires.

Jean-Stéphane Brosse