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Police-Justice

Le juge des affaires ben Barka et Kieffer sous enquête

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PARIS (Reuters) - Patrick Ramaël, juge d'instruction français qui enquête sur les disparitions de l'opposant marocain Mehdi ben Barka en 1965 et du...

PARIS (Reuters) - Patrick Ramaël, juge d'instruction français qui enquête sur les disparitions de l'opposant marocain Mehdi ben Barka en 1965 et du journaliste français Guy-André Kieffer en Côte d'Ivoire en 2004 fait l'objet d'une enquête administrative.

Confirmant une information du Monde.fr, le cabinet de la ministre de la Justice a précisé que l'Inspection générale des services judiciaires (IGSJ) avait été saisie en juin à la demande du président du tribunal de Paris et de celui de la cour d'appel de la capitale.

"Ils ont relevé des comportements susceptibles de constituer des manquements professionnels", a dit Guillaume Didier, porte-parole du ministère. Après le rapport de l'IGSJ, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, statuera sur d'éventuelles poursuites disciplinaires.

L'action de Patrick Ramaël a mis en cause le pouvoir politique en France, comme lorsqu'il a perquisitionné au siège de la DGSE (les services secrets) l'été dernier pour se faire remettre des documents liés à l'affaire ben Barka.

Principal opposant au défunt roi Hassan II et figure internationale de la gauche, Mehdi ben Barka avait été enlevé en plein Paris le 29 octobre 1965. Il n'a jamais réapparu.

Des officiels marocains ont été mis en cause dans l'enquête en 2009, notamment le général Hosni Benslimane, alors directeur de la gendarmerie royale marocaine.

Par ailleurs, l'action du juge Ramaël a embarrassé la diplomatie française dans l'enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer en Côte d'Ivoire, où le magistrat soupçonne l'entourage du président Laurent Gbagbo.

Dans ce dossier, le juge s'est rendu plusieurs fois à Abidjan, suscitant de vives réactions du régime. Il a aussi effectué un déplacement à l'Elysée en 2008, puis convoqué comme témoin Patrick Ouart, alors conseiller pour la justice de Nicolas Sarkozy, soupçonné d'intervention.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser