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Le groupe volailler Doux sous la menace d'un redressement

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RENNES (Reuters) - Le groupe Doux, premier producteur de volailles en Europe, traverse d'importantes difficultés financières qui pourraient le...

RENNES (Reuters) - Le groupe Doux, premier producteur de volailles en Europe, traverse d'importantes difficultés financières qui pourraient le conduire à être prochainement placé en redressement judiciaire, selon une source proche du dossier.

"Rien n'est fait et il s'agirait avant tout d'un redressement technique pour une sortie très rapide", a dit cette source à Reuters, précisant qu'un "plan spécial pour protéger les producteurs et les éleveurs" était à l'étude en cas de redressement.

Certains éleveurs, victimes d'impayés, ont d'ores et déjà cessé de livrer leurs poulets aux sites d'abattage du groupe.

Détenu à 80% par la famille de son président et fondateur Charles Doux, le géant de la volaille doit faire face à des créances bancaires de 200 millions d'euros au Brésil, où il s'était implanté en 1998 en rachetant Frangosul, et de 140 millions d'euros en France auprès de la banque Barclays.

"Le groupe est actuellement en pleine négociation sur ses dettes et traverse un moment crucial de son histoire", a-t-on souligné dans l'entourage de la direction du groupe, qui emploie 3.400 salariés en France et fait appel à 800 éleveurs environ.

Premier exportateur mondial de volailles, Doux tenterait de convaincre la banque Barclays de transformer une partie ou la totalité de ses créances en participation au capital pour réduire sa dette.

Un redressement judiciaire pourrait également avoir pour fonction de mettre en place "un cordon sanitaire" permettant au volailler de se protéger de ses dettes au Brésil où il réalisait jusqu'à présent un peu moins de la moitié de son chiffre d'affaire (1,4 milliard d'euros en 2010).

Les activités brésiliennes du groupe breton ont été récemment confiées en location-gérance au groupe local JBS.

La vente de certaines branches du groupe, connu pour sa marque Père Dodu, est aussi envisagée, notamment dans le secteur des produits frais qui intéresserait le groupe concurrent LDC.

"Bien sur, nous sommes inquiets mais nous restons confiants sur l'avenir, avec un marché de la volaille en forte croissance et des activités recentrées sur la France", dit Raymond Gouiffes, délégué CGT.

Le retour au premier plan de Charles Doux, qui a nommé la semaine dernière son fils Jean-Charles comme directeur général pour remplacer Guy Odri, a été favorablement perçu par les salariés, note le syndicaliste.

Le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) a été saisi du dossier, suivi de près par le gouvernement de François Hollande.

Pierre-Henri Allain, édité par Gérard Bon