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Police-Justice

Le gendarme des "disparues de l'Yonne" s'est bien suicidé

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PARIS (Reuters) - Le parquet d'Auxerre a demandé un non-lieu mardi dans l'enquête sur la mort du gendarme qui enquêta dans les années 1980 sur les...

PARIS (Reuters) - Le parquet d'Auxerre a demandé un non-lieu mardi dans l'enquête sur la mort du gendarme qui enquêta dans les années 1980 sur les disparitions de jeunes femmes dans l'Yonne.

L'enquête menée depuis 2004 a confirmé que Christian Jambert s'était suicidé et n'a pas été victime d'un meurtre comme le soupçonnait sa famille, déclare le parquet dans un communiqué.

Christian Jambert avait remis en 1984 un rapport soupçonnant un chauffeur de car, Emile Louis, d'avoir tué les disparues. Ce rapport n'avait alors pas eu de suite et c'est une association locale qui a finalement confondu cet homme en relançant l'affaire à la fin des années 1990.

Emile Louis, qui a conduit les policiers jusqu'aux corps de deux de ses victimes en 2000, a été condamné en appel en 2006 à Paris à la réclusion à perpétuité avec 18 ans de sûreté pour les assassinats de sept jeunes femmes disparues entre 1975 et 1979 dans l'Yonne.

Christian Jambert avait été retrouvé mort chez lui le 4 août 1997, abattu par une carabine retrouvée à ses côtés. La justice avait conclu au suicide sans autopsie.

Mais, après une exhumation, des soupçons étaient apparus en 2004 quand une expertise avait conclu à l'assassinat en montrant qu'il avait été frappé de deux balles. Sa famille notait qu'une partie de ses archives avait disparu.

L'enquête a finalement montré que le gendarme avait modifié l'arme pour qu'elle tire en rafale et de nombreux témoins ont confirmé qu'il était dépressif. Deux nouvelles expertises ont conclu qu'il avait fait feu deux fois.

Plusieurs pistes sur l'hypothèse de l'assassinat, relatives notamment à "Emile Louis, des menaces islamistes, un réseau pédophile, un trafic d'armes dans la gendarmerie, le suicide de l'ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy", ont été examinées pour un éventuel assassinat et écartées, dit le parquet.

Christian Jambert était en 1997 désespéré de n'avoir pu convaincre la justice de poursuivre le criminel Emile Louis, et son obsession sur ce dossier avait éloigné de lui ses proches.

Né de parents inconnus et pupille de l'assistance publique comme les disparues de l'Yonne, il avait été décrit par des gendarmes au procès Emile Louis comme un "enquêteur hors pair, un modèle professionnel et une personnalité remarquable".

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal