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Le FLNC menace les "Corses complices" qui "devront rendre des comptes" pour "avoir vendu leur terre"

Des membres du FLNC. PHOTO D'ILLUSTRATION

Des membres du FLNC. PHOTO D'ILLUSTRATION - -

Dans un communiqué transmis à "Corse-Matin", le FLNC dénonce "une colonisation de peuplement disproportionnée" et un "processus de destruction du peuple corse".

Le Front de libération nationale corse (FLNC) a revendiqué ce mardi 16 attentats dont 11 en 2023 et cinq en 2022 et 2021, dans un nouveau communiqué transmis à Corse-Matin au ton menaçant également vis-à-vis des "Corses complices".

Dans ce communiqué de quatre pages, l'organisation clandestine appelle le peuple corse à la mobilisation et à "l'action", dénonçant "une colonisation de peuplement disproportionnée".

Elle s'adresse ainsi à l'agent immobilier qui "mettra le dossier d'un patriote sur le dessus de la pile", aux "employeurs qui privilégieront un candidat corse", au Corse qui "préférera vendre sa terre à un jeune couple de son village" ou à ceux qui "s'emploieront à trouver une autre source de revenus plutôt que de louer leur bien via Airbnb de manière frénétique et exagérée".

Le FLNC évoque également la saison touristique "considérée en demi-teinte mais tout autant insupportable, irrespirable, parfois dénoncée publiquement par les 'nôtres', mais encouragée discrètement par les mêmes".

Comme à plusieurs reprises, il menace les artisans, les sociétés du BTP, "les spéculateurs et tous ceux qui s'enrichissent sur le dos de notre extinction", s'adressant particulièrement aux "Corses complices" qui "devront rendre des comptes" pour "avoir vendu leur terre et donc leur âme, aux plus offrants".

Création d'une "plateforme de résistance patriotique"

Dans son communiqué, le groupe clandestin appelle notamment à la création d'une "plateforme de résistance patriotique" censée "transcender les partis politiques, les associations, les syndicats et tous les patriotes qui s'y retrouveront".

Elle "jettera les bases d'une véritable alternative politique, seule garante de la sauvegarde du peuple corse", ajoute le FLNC, laissant entendre que les élus nationalistes à la tête de l'Assemblée de Corse, qui occupent deux tiers des sièges de l'hémicycle insulaire, ne le font pas.

Le groupe estime ainsi "qu'aucun accord entre la Corse et la France ne pourra être qualifié d'historique tant qu'il n'entérinera pas la reconnaissance des droits du peuple corse sur sa terre comme seule communauté de droit".

Il dénigre ainsi les négociations en cours entre Paris et les élus corses, estimant qu'elles ne donneront lieu, "au mieux", qu'à "une décentralisation plus poussée".

Le groupe revendique en outre 13 attentats contre des résidences, un contre un véhicule d'un "officier CRS" et deux contre des agences bancaires de la Société Générale à Corte en mai 2023 et du Crédit Agricole à Folleli en décembre 2021.

Le dernier communiqué de revendication du FLNC remontait au 21 mars, date anniversaire de la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, mort après avoir été agressé en prison. Au total, 17 attentats avaient été revendiqués.

A.G avec AFP