Le directeur de prison "amoureux" favorisait six détenues

PARIS (Reuters) - Florent Goncalves, directeur de la prison pour femmes de Versailles, suspendu et mis en examen pour avoir eu des relations sexuelles avec une détenue en échange d'un traitement privilégié, aurait en fait favorisé six détenues.

Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, une autorité administrative indépendante, Jean-Marie Delarue, a rendu cette conclusion en novembre après une inspection de la détention, a-t-on appris vendredi auprès d'une porte-parole.

"Jean-Marie Delarue a été informé par des courriers de deux détenues, ensuite transférées à Fresnes. Elles nous alertaient sur des faits de favoritisme", a-t-elle dit.

L'enquête menée sur place a alors montré que c'est un groupe de six détenues incarcérées dans deux cellules, dont celle qui avait des rapports sexuels avec le directeur, qui bénéficiait de privilèges comme des horaires d'ouverture de portes plus étendus, de meilleurs produits alimentaires.

Transmis à l'administration pénitentiaire, le rapport a en partie provoqué la suspension de Florent Goncalves début janvier, suivie d'une mise en examen mercredi par un juge de Versailles (Yvelines).

Le directeur encourt jusqu'à trois ans de prison pour remise illicite d'une somme d'argent et d'objets interdits - des puces de téléphone portable - à la détenue.

Le directeur a dit être tombé amoureux et qu'il projetait de refaire sa vie avec la jeune femme. Un gardien a été mis en examen pour les mêmes motifs, ainsi que la jeune femme.

La détenue en question est la jeune femme condamnée à neuf ans de prison pour avoir servi d'appât et attiré dans un piège le jeune juif Ilan Halimi en 2006. Ce dernier a ensuite été assassiné après 24 jours de séquestration dans une cave de la banlieue parisienne.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal