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Police-Justice

Le Delta du Rhône, lit de mort ?

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Les riverains du fleuve ont-ils été empoisonnés au pyralène, pendant des années, par le biais des poissons pêchés dans le fleuve ?

C'est pour répondre à cette interrogation que l'association écologiste WWF et un collectif d'une centaine de médecins provençaux ont lancé mardi leur propre enquête sanitaire. Il s'agit de déterminer le degré d'imprégnation des riverains du Rhône aux PCB, ou pyralène. Les résultats de l'étude lancée à Port-Saint-Louis-du-Rhône (8.000 habitants) sur l'embouchure du fleuve, devraient être connus d'ici un mois.

Depuis août 2007, le gouvernement a interdit la baignade et la consommation de poissons en raison de la présence de PCB, accusé de provoquer des cancers, des retards de croissance, ou des problèmes neurologiques. L'Etat a promis en février de lancer une enquête sur le fleuve, mais pas avant deux ou trois ans. Pour WWF et le collectif de médecins, pas question d'attendre.

Cette étude ne concerne qu'une trentaine de volontaires divisés en 3 catégories : la première, les habitants de Port-Saint-Louis du Rhône qui ont mangé régulièrement des poissons du fleuve. La seconde catégorie comprend ceux qui en ont mangé assez peu et enfin ceux qui n'y ont jamais touché. Les analyses sanguines seront faites par un laboratoire lyonnais indépendant, afin de déterminer d'éventuelles différences entre ces catégories. Pour déterminer l'impact de la pollution du Rhône sur ses riverains, et même la présence de pyralène dans le sang.

Le docteur Patrice Halimi, responsable médical de l'opération, rappelle que le « PCB est un polluant réputé pour faire partie des « douze salopards, car il est cancérigène, entraîne des problèmes immunitaires et des troubles neurologiques chez les enfants ». Le but de l'opération est donc de « lever le point d'interrogation » lié aux risques du PCB.

Mireille Janetti, 52 ans, habite à Port-Saint-Louis-du-Rhône et est venue se faire prélever du sang. En effet, elle affirme que la commune connaîtrait « 44% de cancers de plus que la moyenne nationale ». De quoi expliquer, selon elle, l'inquiétude dans cette ville « entourée par la pollution ».

La rédaction