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Police-Justice

Le Conseil d'Etat confirme la dissolution de Génération identitaire, Darmanin se félicite

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 27 janvier 2021 à Paris

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 27 janvier 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le ministre de l'Intérieur a tweeté ce lundi soir le communiqué en provenance du Conseil d'Etat validant la décison gouvernementale de dissoudre le groupe d'extrême droite Génération identitaire.

Le Conseil d'Etat a estimé lundi que la dissolution du groupuscule d'extrême droite Génération identitaire était "proportionnée à la gravité des risques pour l'ordre public" de l'association qui avait contesté via un référé-suspension sa dissolution décrétée en mars. "Cette association, sous couvert de contribuer, selon ses dires, au débat public sur l'immigration et de lutte contre le terrorisme islamiste, propage, depuis plusieurs années, des idées (...) tendant à justifier ou encourager la discrimination, la haine ou la violence envers les étrangers et la religion musulmane", a estimé le Conseil d'Etat.

Génération identitaire avait contesté sa dissolution

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait lancé la procédure de dissolution à la mi-février après une opération anti-migrants conduit par l'association fin janvier dans les Pyrénées, s'est félicité de la nouvelle, la relayant sur Twitter. "Le Conseil d’Etat confirme la dissolution de l’association Génération identitaire. Son constat est clair : Génération Identitaire promeut une idéologie incitant à la haine et à la violence", a-t-il noté.

"La dissolution de cette association est proportionnée à la gravité des risques pour l'ordre public et la sécurité publique résultant des activités de l'association", a poursuivit le Conseil d'Etat dans son texte. Vendredi, Génération identitaire (GI) avait contesté devant le juge des référés sa dissolution, décrétée le 3 mars et justifiée selon le gouvernement par l'"incitation à la discrimination, à la haine et à la violence" et la "volonté d'agir en tant que milice privée".

Lors de l'audience, la défense a estimé que l'association ne faisait que participer au débat public sur "le lien entre immigration et terrorisme, et plus globalement l'insécurité", en adoptant "une position ferme et dure" : "stopper l'immigration", selon maître Pierre Robillot.

800 militants et sympathisants

La représentante du ministère de l'Intérieur Pascale Léglise avait en revanche défendu que GI par l'entretien d'un "amalgame entre les immigrés, les étrangers, les musulmans et les islamistes" mettait "de l'huile sur le feu". Dans son ordonnance, le Conseil d'Etat a abondé dans ce sens. "L'association organise en outre des évènements créant ou entretenant des sentiments xénophobes ou racistes", souligne la juridiction.

Créée en 2012, l'association loi 1901, dont le nombre de militants et sympathisants était estimé avant dissolution à 800 tout au plus par les spécialistes, s'est fait connaître en occupant le chantier d'une mosquée en construction à Poitiers. Elle avait alors déployé une banderole évoquant "732" lorsque "Charles Martel a battu les Arabes à Poitiers". Le Conseil d'Etat a également estimé que l'association utilisait "une imagerie et une rhétorique guerrières" et a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de l'association.

R.V. avec AFP