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Police-Justice

Le collégien tué à Rennes par un camarade a été étranglé

Les collège de Cleunay, à Rennes, sont sous le choc après le meurtre de leur camarade Killian, 13 ans.

Les collège de Cleunay, à Rennes, sont sous le choc après le meurtre de leur camarade Killian, 13 ans. - -

L'adolescent de 16 ans qui aurait étranglé vendredi Killian, 13 ans lors d'une bagarre dans un collège de Rennes, a été mis en examen dimanche pour homicide volontaire à la suite du décès de la victime. Son avocat dit qu'il est « effondré et regrette »...

Un adolescent de 16 ans a été mis en examen et placé en détention ce dimanche pour homicide volontaire à la suite du décès d'un collégien de 13 ans qui avait été grièvement blessé vendredi lors d'une bagarre au sein du collège de Cleunay, à Rennes. Le parquet a en effet requis ce chef de poursuite, qui suppose l'intention de tuer, et non celui de "coups volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

« Un échange de regards qui a mal tourné »

Le procureur Thierry Pocquet du Haut Jussé a expliqué dans un communiqué qu'il fondait sa demande sur l'autopsie de la victime. "L'autopsie a permis de confirmer que ce décès résultait bien d'une strangulation, les constatations étant compatibles avec les déclarations de la plupart des témoins", lit-on dans ce communiqué. Une altercation avait opposé brièvement vendredi matin les deux élèves dans les toilettes puis la cour de récréation du collège de Cleunay. Après des échanges de coup, le plus jeune élève, inscrit en 5e, aurait été serré au cou par le second collégien, élève de 3e, et serait tombé au sol où ont tenté de le réanimer deux enseignants avant son transfert à l'hôpital. Thierry Pocquet du Haut Jussé a expliqué samedi que la scène n'avait pas eu de témoins mais que les motifs de l'altercation semblaient "futiles" et que l'auteur des coups mortels avait évoqué "un échange de regards qui a mal tourné." Inscrit en section de football, la victime était un joueur à l'avenir prometteur tandis que son meurtrier présumé, décrit comme "très affecté" par les faits qui lui sont reprochés, pratiquait la boxe.

Deux adolescents sans histoires

Le ministre de l'Education Vincent Peillon, qui s'est rendu sur place samedi, a exprimé la solidarité du gouvernement avec les élèves, parents et enseignants du collège, qui ont exercé une minute de silence ce lundi après-midi. "Je suis venu exprimer à la communauté éducative, à l'ensemble des parents d'élèves, la solidarité, l'amitié et l'affliction du gouvernement et du président de la République", a-t-il dit aux journalistes. Le ministre est resté environ une heure dans l'établissement où il a rencontré des membres de l'équipe éducative, et des parents venus samedi au collège. La confusion avait régné vendredi soir sur l'état de santé de l'adolescent, à la suite de l'annonce prématurée de son décès par le gouvernement.

« Ça a été l’effondrement total »

Killian était originaire de Saint-Jacques-de-la-Lande, une commune au Sud de Rennes en Ille-et-Vilaine. Dans son immeuble, c'est la consternation, à l'image de cette voisine qui témoigne sur RMC : « Mon fils a reconnu la photo sur Internet. Ça a été l’effondrement total pour lui. Je pense qu’il garde une très bonne image de ce copain-là car ils ont vécu quelques petites choses en maternelle. Le petit Killian, dès qu’on arrivait à la maison, dès qu’on le voyait, on lui ouvrait. Ça aurait pu arriver à mon propre fils qui a un an de plus ».

« Mon client est effondré, il pleure et regrette »

Me Mickaël Goubin est l’avocat de l’adolescent mis en examen : « C’est un jeune qui a un parcours de vie qui n’est pas simple. Ses parents sont totalement effondrés. Ils comprennent la douleur de la famille de Killian. Et mon client est effondré, il pleure et regrette ». Me Mickaël Goubin ne comprend pas la dénomination de la mise en examen pour "homicide volontaire" : « Pour moi c’est une incompréhension car à ce stade de la procédure, dans le dossier, il n’y a aucun éléments qui mettent en exergue une quelconque intention de donner la mort de la part de mon client. Il y a même un témoignage d’un des adolescents présent qui explique que si mon client a pris le bras de Killian c’était pour le prévenir de ne pas faire le malin ».

La Rédaction avec Sophie Delpont et agences