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Police-Justice

Le cardinal Philippe Barbarin au secours de Roms expulsés

Le cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, est allé apporter son soutien vendredi à une cinquantaine de Roms expulsés la veille de leur campement et réfugiés depuis dans une salle paroissiale du 7e arrondissement de la ville. /Photo prise le 29 ma

Le cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, est allé apporter son soutien vendredi à une cinquantaine de Roms expulsés la veille de leur campement et réfugiés depuis dans une salle paroissiale du 7e arrondissement de la ville. /Photo prise le 29 ma - -

LYON (Reuters) - Le cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, est allé apporter son soutien vendredi à une cinquantaine de Roms expulsés la...

LYON (Reuters) - Le cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, est allé apporter son soutien vendredi à une cinquantaine de Roms expulsés la veille de leur campement et réfugiés depuis dans une salle paroissiale du 7e arrondissement de la ville.

Distribuant oeufs de Pâques, gâteaux et images pieuses aux enfants roms rassemblés autour de lui, le prélat a dit vouloir par ce geste symbolique, en ce Vendredi Saint, "réveiller pas mal de monde".

"Les politiques, mais pas seulement. C'est un engagement social aussi", a-t-il dit à la presse, précisant vouloir encourager les hommes politiques à "prendre leurs responsabilités".

"Je n'ai pas de leçon à donner au gouvernement, il est responsable et sait qu'il est devant une grande difficulté", a-t-il ajouté.

Mgr Philippe Barbarin a regretté l'immobilisme, selon lui, des instances européennes sur la question de la minorité rom.

"Les Roms sont la plus grosse minorité européenne. L'Europe est assez généreuse, elle a débloqué des fonds assez considérables, mais on n'arrive pas à s'entendre sur ce sujet et ce sont eux qui en font les frais", a-t-il estimé.

Il a souligné avoir interpellé le pape en novembre, à Rome, pour lui demander d'intervenir auprès des autorités européennes.

"Je crois qu'il y a de la bonne volonté des gouvernements, mais puisqu'ils n'y arrivent pas, il ont peut-être besoin d'une invitation, d'un encouragement du pape", a-t-il dit.

Le père Matthieu Thouvenot, le curé de la paroisse ayant accueilli les familles, a dénoncé le manquement des autorités à leurs obligations.

"Aucune mesure d'accompagnement n'ayant été proposée, contrairement à ce que préconise la circulaire interministérielle du 26 août 2012, ces personnes se sont retrouvées à la rue, sans bagages, sous la pluie froide", a-t-il dit.

"Les différentes administrations contactées n'ayant proposé aucune solution, je me suis demandé ce qu'aurait fait le pape François et j'ai accepté de les héberger momentanément dans une salle paroissiale", a-t-il ajouté.

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a assisté vendredi ces familles à remplir treize dossiers de référés liberté pour des audiences qui devraient se tenir la semaine prochaine.

"Le préfet veut fait appliquer le droit ? Eh bien, on va le faire appliquer", a dit un militant.

Le campement sauvage des Roms, installé à Villeurbanne, près de Lyon, depuis août dernier, a été évacué jeudi matin par les forces de l'ordre puis rasé par les pelleteuses.

Le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, a dit jeudi avoir exécuté une décision de justice du 29 octobre 2012 et indiqué que "la multiplication des squats dans l'agglomération lyonnaise ne pouvait plus durer".

Catherine Lagrange, édité par Gérard Bon