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Police-Justice

Le candidat de téléréalité Julien Bert accusé par son ex-compagne Hilona Gos de violences conjugales

Hilonas Gos et Julien Bert dans leurs vidéos respectives, publiées fin février 2023

Hilonas Gos et Julien Bert dans leurs vidéos respectives, publiées fin février 2023 - Julien Bert/Hiloshow/YouTube

Dans deux vidéos publiées sur YouTube, Hilona Gos accuse son ex-compagnon Julien Bert de violences physiques et verbales. L'influenceur a répondu dans une vidéo où il nie la plupart des faits qui lui sont reprochés.

L'affaire agite le monde de la téléréalité depuis plusieurs jours. Dans deux vidéos publiées sur YouTube dimanche et lundi, la candidate de téléréalité Hilona Gos (actuellement à l'affiche des "Apprentis aventuriers" sur W9), accuse son ex-compagnon, Julien Bert (passé dans "Les Anges", "Les Princes de l'Amour", "Les Marseillais vs le Reste du monde"...) de violences conjugales.

Ce témoignage, qui dure un peu plus d'une heure, décrit des faits de violences physiques et verbales lors de leur relation, entre 2019 et 2022. Les deux influenceurs se sont mis en couple en septembre 2019 lors d'un tournage de téléréalité. "Ça a été très fort tout de suite et dès qu'on est sortis, on a emménagé ensemble. Tout se passait très bien", relate Hilona Gos.

"Il m'a étranglée"

Elle raconte ensuite une scène de dispute quelques mois plus tard, en décembre, à l'issue de laquelle le regard de Julien Bert aurait "changé": "il avait les yeux noirs, ce n'était plus la même personne, c'était quelqu'un que je ne connaissais pas".

"Il a levé la main, il m'a étranglée, il m'a soulevée à ça du sol. Je me rappelle juste que je n'arrivais plus à respirer", explique-t-elle.

Après quelques secondes, "j'ai eu l'impression que d'un coup, il était revenu à lui-même. Il m'a regardée, il m'a lâchée et je suis tombée par terre", avant de subir de nombreuses insultes de la part de son compagnon ivre, dit-elle. En larmes, Hilona Gos raconte l'avoir "supplié" de ne pas la quitter: "je me disais que c'était parce qu'il allait pas bien et qu'il l'avait jamais fait, il y avait jamais eu d'autres actions".

Mais des scènes de "crises", selon ses mots, se seraient à nouveau produites par la suite. Hilona Gos affirme qu'à "chaque grande soirée, il s'énervait un peu, pétait un câble". Elle décrit également des vacances à Saint-Tropez, au cours desquelles il l'aurait "tirée par la veste, ou par le cou, je ne sais plus" et "traînée dans toute l'entrée" d'un hôtel. Elle revient également sur un séjour à Mykonos, lors duquel il l'aurait à nouveau étranglée. Elle l'accuse enfin de lui devoir des dizaines de milliers d'euros.

Julien Bert nie

Ce témoignage a déjà été vu des millions de fois (plus de trois millions de vues sous la première vidéo à l'heure où sont écrites ces lignes) et fait énormément réagir. Il concerne deux des personnalités les plus connues du monde de la téléréalité et Julien Bert est un candidat très apprécié du public. Il a par exemple remporté le jeu de l'émission "Les Cinquante" grâce au vote des téléspectateurs en novembre.

Il a répondu mardi à ces accusations dans une vidéo également publiée sur YouTube. Il déclare être "allé déposer plainte" - sans dire pour quoi - le matin même.

"Hilona et moi, on a une relation toxique, mais ça n'a jamais été une femme battue", assure-t-il.

25% des femmes victimes signalent des violences conjugales

"Elle m'a mis des tartes, elle est venue sur moi, j'ai des limites, j'ai une patience, je l'ai repoussée", déclare-t-il, accusant aussi son ex-compagne de lui avoir lancé un téléphone "en plein visage".

"Si vraiment tu avais vécu cet enfer, je t'ai laissé partir des milliers de fois et tu es revenue me voir. (...) Si je suis un monstre, va porter plainte, pourquoi tu ne l'as toujours pas fait?", ajoute l'ex-candidat de téléréalité.

Comme le note le ministère de l'Intérieur sur son site, "les victimes de violences conjugales signalent rarement aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis". D'après l'enquête de victimation Genese menée par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure, en 2021, moins d’une femme victime de violences conjugales sur quatre l'a signalé à la police ou à la gendarmerie.

Cette situation s'explique notamment par le phénomène d'emprise, par lequel la personne violente assoit sa domination sur l'autre au sein du couple.

Nous Toutes demande aux productions d'"écarter les agresseurs"

Le collectif féministe Nous Toutes a déclaré lundi sur Instagram voir dans le témoignage d'Hilona Gos l'"histoire de nombreuses femmes victimes de violences", passant par la dévalorisation à travers des insultes, l'instauration de la peur avec des violences physiques et l'impunité de l'agresseur. Dans sa deuxième vidéo, Hilona Gos dit avoir été sous l'emprise de Julien Bert et n'avoir jamais révélé ses violences de peur que la relation se termine.

Ce n'est pas la première fois qu'un candidat de téléréalité est accusé de violences conjugales. En 2020, Julien Guirado avait par exemple admis avoir eu des "gestes déplacés" envers son ex-compagne, elle aussi candidate de téléréalité, Marine El Himer. Dans sa publication Instagram, Nous Toutes demande aux productions de télé-réalité de "protéger les candidat.es en écartant les agresseurs des programmes" et les accuse d'ignorer "les comportements violents des candidats au profit de l'audimat".

3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences
Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...). C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).

Sophie Cazaux