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Police-Justice

Lagny: le responsable de la mosquée dit n'avoir "rien à cacher"

Le responsable de la mosquée fermée à Lagny-sur-Marne, Mohammed Ramdane.

Le responsable de la mosquée fermée à Lagny-sur-Marne, Mohammed Ramdane. - Thomas Samson - AFP

Une vaste opération de police a visé mercredi cette mosquée, tenue jusqu'en 2014 par un imam radical accusé de recruter pour le jihad en Syrie.

"On n'a rien caché, on ne cache rien": Mohammed Ramdane, président de l'association des musulmans de Lagny-sur-Marne, et responsable de la mosquée fermée mercredi après une perquisition, s'est défendu de toute propagande jihadiste. Il a déploré la fermeture de ce lieu de culte où la police n'a "rien trouvé", installée depuis l'été dans des préfabriqués installés sur un terrain loué par la mairie, entre un gymnase et un camp de gens du voyage, dans un quartier excentré de cette commune paisible de 21.000 habitants.

"Je ne m'attendais pas à la fermeture. C'est ce qui m'a fait mal, surtout qu'on n'a rien trouvé", a dit à la presse Mohammed Ramdane, dont le domicile a également été perquisitionné. "Il y a des fidèles qui viennent tous les jours, ils ne vont plus trouver où aller prier", a-t-il déploré.

Selon lui, "on doit pas faire porter" à l'équipe actuelle "le fardeau de ce qui s'est passé" avant. "On n'autorise aucun discours qui met en cause le projet d'amour de l'islam", a-t-il assuré, tout en admettant qu'une partie des assignés à résidence après les perquisitions fréquentaient le lieu de culte. 

L'ancien imam connu pour son radicalisme

Au total, les perquisitions à Lagny ont entraîné 22 interdictions de sortie du territoire et neuf assignations à résidence d'individus "radicalisés", ainsi qu'à la saisie d'un revolver chez un homme "aussitôt placé en garde à vue", selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Pour le maire UDI de Lagny, Jean-Paul Michel, la nouvelle mosquée - qui n'a pas d'imam attitré -, gérée par "une association paisible", a "des relations sereines avec le voisinage." 

Loin de celles entretenues avec le précédent imam, Mohamed Hammoumi, qui "prônait le jihad et est parti en Egypte en décembre 2014", selon l'édile. Les avoirs de ce dernier, soupçonné d'avoir embrigadé plusieurs jeunes pour les faire partir combattre avec des groupes terroristes en Syrie, ont été gelés au printemps par arrêté ministériel. C'est à cette époque que son association, "Retour aux sources", "a été dissoute", et qu'est née l'association des musulmans de Lagny, qui a repris la mosquée en main. 

"Mais d'anciens amis de Mohammed Hammoumi étaient toujours là", admet le maire. Dans l'unique immeuble proche de la mosquée, deux voisines, septuagénaires, évoquent, "le vendredi", "un défilé de voiles intégraux". "Ca fait peur" lance l'une d'entre elle, "surtout quand on voit même des petites filles qui portent le foulard". 

la rédaction avec AFP