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Police-Justice

La SocGen réclame 4,9 milliards d'euros à Jérôme Kerviel

La Société générale réclame 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à son ancien trader Jérôme Kerviel, poursuivi pour la perte record du même montant subie par la banque en janvier 2008. /Photo prise le 22 juin 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes

La Société générale réclame 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à son ancien trader Jérôme Kerviel, poursuivi pour la perte record du même montant subie par la banque en janvier 2008. /Photo prise le 22 juin 2010/REUTERS/Gonzalo Fuentes - -

La Société générale réclame 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à son ancien trader Jérôme Kerviel, poursuivi pour la...

PARIS (Reuters) - La Société générale réclame 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à son ancien trader Jérôme Kerviel, poursuivi pour la perte record du même montant subie par la banque en janvier 2008.

Lors de la onzième audience du procès consacrée aux plaidoiries des parties civiles, Me Jean Veil, l'un des trois avocats de la banque, a expliqué que la banque n'avait pas voulu retenir l'"euro symbolique" de réparation.

"Nous avons décidé de retenir ce chiffre (de 4,9 milliards). Il nous est clairement dû", a dit Me Veil. "Le préjudice est considérable".

"Il s'est servi de la banque comme d'un casino", a ajouté l'avocat.

Au cours de leurs plaidoiries, les trois avocats de la banque française se sont succédé à la barre pour dénoncer les "mensonges" et les amalgames de la défense de Jérôme Kerviel.

L'affaire Kerviel est "l'histoire d'un menteur, d'un faussaire", a ajouté Me Veil.

"Qu'avez-vous fait de vos talents, de votre intelligence, de votre éducation, de la confiance de la banque si ce n'est pour trahir, pour mentir, pour dissimuler sans état d'âme", a dit Me François Martineau, autre avocat de la SocGen.

Poursuivi pour faux, usage de faux, abus de confiance et intrusion frauduleuse dans un système de traitement automatisé des données, Jérôme Kerviel, âgé de 33 ans, encourt jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.

Les avocats de la SocGen, qui rejette sur le jeune homme la responsabilité exclusive de la perte de trading, ont une nouvelle écarté l'argument selon lequel ses supérieurs hiérarchiques connaissaient ses positions vertigineuses sur les marchés et l'encourageaient.

"Les systèmes de contrôle ont été trompés par monsieur Kerviel", a rappelé Me François Martineau. "Les positions directionnelles n'étaient pas dans son mandat".

Devant le tribunal, les avocats se sont une nouvelle fois interrogés sur les motivations de Jérôme Kerviel.

"Un mystère", selon Me Martineau.

Me Jean Veil a écarté l'idée que Jérôme Kerviel ait agi pour des motifs financiers mais s'interroge toujours sur "la santé mentale" de l'ancien trader.

"Il n'est pas fou puisqu'une experte l'a dit, j'en conviens. Mais enfin...", a conclu l'avocat.

Matthieu Protard et Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse