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Police-Justice

La Réunion: l'ex-député Thierry Robert entendu par les gendarmes pour "incitation à la haine raciale"

Le désormais ex-député de La Réunion est sorti libre de son audition

Le désormais ex-député de La Réunion est sorti libre de son audition - MARTIN BUREAU / AFP

Il avait critiqué le versement d'une subvention par la région à un journal local, citant "une politique de gros blancs".

Thierry Robert, ex-député MoDem de la Saint-Leu (ouest de La Réunion) a été entendu par les gendarmes lundi matin dans le cadre d'une procédure pour incitation à la haine raciale. Il n'a pas été placé en garde à vue et est ressorti libre de son audition.

Les faits reprochés remontent à septembre 2017. Dans une interview radiodifusée Thierry Robert avait condamné le versement par le conseil régional d'une subvention de deux millions d'euros au Journal de l'Île de La Réunion. Il avait alors dénoncé notamment "une politique de copains coquins" et "une politique de gros blancs".

Il maintient ses propos et se justifie

Abdul Cadjee, président du groupe éponyme et propriétaire du Journal de l'Ile de La Réunion ainsi que Jacques Tillier, directeur général de ce quotidien, ont porté plainte pour incitation à la haine raciale. C'est sur réquisition du parquet que les gendarmes ont entendu l'ex député lundi.

"Je réitère ce que j'ai dit : l'attribution de deux millions d'euros au Journal de l'Île par la Région c'est une politique de gros blancs", a lancé Thierry Robert à l'issue de son audition. S'exprimant en créole, il a précisé : "Il n'est pas question de couleur de peau, en créole le gros blanc c'est celui qui a le pouvoir, je n'ai pas à avoir honte de le dénoncer".

Un élu déjà condamné par le passé

L'élection de Thierry Robert en tant que député de la 7e circonscription de La Réunion a été invalidée par le conseil d'État le 6 juillet pour manquement à ses obligations fiscales. Il a été déclaré inéligible pour trois ans.

Thierry Robert fait par ailleurs l'objet de condamnations notamment dans une affaire de harcèlement sexuel et moral et de rupture abusive de contrat à l'encontre de son ex-assistante parlementaire.

L.D., avec AFP