BFMTV
Police-Justice

La réponse cinglante de la Cour de cassation à Fillon, Le Pen et Hollande

-

- - Croquis d'audience représentant Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, lors de son procès, le 13 mars 2017 à Paris - Benoit PEYRUCQ, AFP/Archives

Alors que la justice est accusée de partialité dans l'affaire Fillon par certains à droite, quand elle est au contraire soutenue par le gouvernement, le premier président et le procureur général de la Cour de cassation ont renvoyé dos à dos les propos des uns et des autres, dans un communiqué publié ce mercredi. Une initiative rarissime de la part de la plus haute juridiction française.

Ils sont les plus hauts magistrats de France et, ce mercredi, ils ont estimé nécessaire de sortir de leur réserve habituelle. Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation, et Jean-Claude Marin, procureur général près cette même Cour de cassation, ont publié un communiqué commun au nom de cette instance et du Conseil supérieur de la magistrature qu'ils président également.

Cette initiative très inhabituelle répond aux accusations portées contre la justice, la décrivant comme trop rapide voire partiale dans l'affaire autour de François Fillon, tout comme elle répond par ailleurs au soutien à la justice apporté successivement ce mercredi par Jean-Jacques Urvoas, le garde des Sceaux, et François Hollande. 

Un rappel au droit

Dans leur communiqué commun, les hauts magistrats déplorent tout d'abord l'"atmosphère survoltée (...) dans le milieu politique depuis quelques jours autour du travail de la justice". Ils ont ensuite fait le point sur les critiques et les soutiens enregistrés de part et d'autre:

"Les uns prétendent qu'elle est instrumentalisée par l'Exécutif. Celui-ci réplique qu'il soutient la liberté d'action des magistrats. En réalité, la Justice n'encourt pas plus les reproches outranciers qui lui sont faits qu'elle n'a besoin de soutiens d'où qu'ils viennent."

Enfin, Bertrand Louvel et Jean-Claude Marin ont rappelé les rôles de l'autorité judiciaire, et la distance la séparant du débat public et du tumulte de la campagne présidentielle: "Les magistrats suivent leur rythme en toute indépendance sous le seul contrôle des juridictions supérieures, de même qu'ils ont le devoir de ne pas s'engager publiquement dans lé débat électoral". 
R.V.