La police intervient en force pour mettre fin à un rapt

MARSEILLE (Reuters) - Deux cents policiers sont intervenus mardi pour libérer un homme séquestré depuis une semaine près d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et ont arrêté une douzaine de suspects qui ont été placés en garde à vue, a-t-on appris de source policière.

L'otage, enlevé mercredi dernier par trois hommes armés devant un bureau de tabac tenu par son frère, est sain et sauf. Les ravisseurs demandaient un million d'euros.

"La remise de rançon était prévue mardi après-midi. On a donc décidé de passer à l'action pour sauver l'otage et interpeller les auteurs du rapt", a dit à la presse le directeur interrégional de la police judiciaire de Marseille, Roland Gauze.

Deux cents policiers, dont une force d'intervention d'élite composée d'éléments du Raid et du GIPN, sont intervenus dans une douzaine de lieux susceptibles d'abriter l'homme recherché, qui a finalement été localisé dans une villa de Célony, près d'Aix-en-Provence, avec quatre de ses geôliers.

"L'un des gardiens dormait à côté de l'otage qui était ligoté avec une cagoule sur la tête pour lui entraver la vue", a précisé le responsable de la police.

Une douzaine de personnes ont été interpellées et placées en garde à vue pour une durée maximale de 96 heures.

Lors des perquisitions, la police a saisi plusieurs armes dont un pistolet mitrailleur et trois pistolets automatiques, de l'argent et entre 500 et 600 grammes de cocaïne.

Les suspects faisaient déjà l'objet d'une surveillance de la part des policiers qui les soupçonnent d'être mêlés à un trafic de drogue international.

"L'hypothèse est celle d'une équipe actant dans le domaine des stupéfiants qui a décidé de faire de l'argent et d'assurer sa notoriété par le rapt", a encore dit Roland Gauze. "On est sur du caïdat de cité, mais rien ne permet en l'état des investigations de dire que cette bande est liée à des braquages ou à des règlements de compte".

Agé de 36 ans, l'otage est le frère d'un buraliste du Parc Kallisté, dans le XVe arrondissement de la ville. Il avait été enlevé alors qu'il soulevait le rideau de fer du commerce.

Les policiers n'ont pas pour l'instant établi si les auteurs du rapt l'avaient délibérément choisi ou s'ils avaient agi au hasard. Les ravisseurs ont demandé un million d'euros pour sa libération en usant de menaces de mort.

"C'est la technique de la porte dans la figure. On demande très fort au départ pour obtenir 30 à 40% de la somme réclamée", a conclu Roland Gauze.

Jean-François Rosnoblet, édité par Patrick Vignal