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Police-Justice

La police évacue une centaine de Roms à Marseille

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La police a procédé jeudi à l'expulsion d'une centaine de Roms, dont un tiers d'enfants, qui avaient érigé un campement de fortune sur les pelouses marseillaises de la porte d'Aix, l'une des principales entrées dans la ville.

La police a procédé jeudi à l'expulsion d'une centaine de Roms, dont un tiers d'enfants, qui avaient érigé un campement de fortune sur les pelouses marseillaises de la porte d'Aix, l'une des principales entrées dans la ville, a-t-on appris auprès de militants associatifs locaux.

Les forces de l'ordre sont intervenues peu après 6h00 en encerclant le campement insalubre. Elles ont procédé à des contrôles d'identité avant de déloger les Roms de l'espace qu'ils occupaient depuis près d'un mois.

"C'est l'illustration du racisme ordinaire subi au quotidien par cette population, des gens que l'on peut évacuer au petit matin comme des délinquants. On veut cacher la misère aux yeux du monde, mais on ne résout pas le problème", a déclaré à Reuters Philippe Dieudonné, vice-président de la Fédération des droits de l'homme des Bouches-du-Rhône.

Le tribunal administratif avait validé mardi l'arrêté municipal réclamant la fin d'une occupation "de nature à générer un trouble grave à l'ordre public qui s'accentue chaque jour".

Le Samu social a proposé des places d'hébergement dans une unité d'accueil d'urgence de la ville. "Ce n'est pas une solution adaptée aux familles qui préfèrent retourner dans la rue", a précisé Philippe Dieudonné. "Nous demandons toujours la mise à disposition de terrains appartenant à l'Etat qui pourraient les accueillir dans des conditions normales".

Un an après le lancement d'une politique de démantèlement de leurs camps, les expulsions de Roms se poursuivent en France et leur précarité s'aggrave, sans pour autant diminuer leur nombre, selon un récent rapport de Médecins du monde.

Des associations de soutien aux migrants estiment que cette politique ne vise qu'à gonfler les statistiques des reconduites à la frontière, d'autant que ces citoyens roumains et bulgares peuvent revenir librement en France une fois expulsés.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a porté il y a quelques jours à 30.000, contre 28.000 auparavant, l'objectif 2011 de reconduites à la frontière d'immigrés en situation irrégulière. Un tel chiffre constituerait un nouveau record historique.