La police de la propreté distribue des PV

Jusqu'à 2000 euros d'amende. C'est ce que risquent désormais les Marseillais peu soucieux de leur ville. Reportage sur place avec la brigade chargée de verbaliser les infractions à la propreté.

Finie la prévention. La brigade de la propreté passe à l'action. La trentaine de policiers municipaux chargés de réprimander depuis un mois les Marseillais récalcitrants aux règles de propreté urbaine, verbalisent désormais les contrevenants. Jet d'ordures ou d'encombrants dans la rue ou dans un endroit non adéquat, crottes de chiens non ramassées... les amendes vont de 35 à 2000 euros, comme le précise René Cabasson, le directeur adjoint de la brigade : « pour un commerçant, ça peut aller jusqu'à 175 euros et si c'est jeté depuis un véhicule, ça peut monter jusqu'à 2000 euros. »

Un commerçant en colère : « Faut pas exagérer ! »

Intrigués dans un premier temps par cette brigade d'un autre genre, la plupart des Marseillais semblent en comprendre maintenant l'utilité. Mais ceux qui écopent d'un PV « ne sont pas contents évidemment », raconte Sophie Santori, membre de cette brigade de la propreté. L'un d'eux, Jean-Claude, un commerçant en tissus installé près du Vieux port, vient d'être interpellé pour rejet d'ordures non réglementaire : il a jeté des déchets de sa boutique dans une poubelle publique. Même s'il risquait une amende de 175 euros et que celle-ci ne sera finalement que de 35 euros, il ne décolère pas : « je suis scandalisé que la plupart des Marseillais lancent des choses sur les trottoirs, vident des cannettes devant chez moi. Alors, que ce soit répréhensible et que les gens soient sanctionnés parce qu'ils ne sont pas correctes dans la façon dont ils gèrent leurs déchets, oui. Mais empêcher un commerçant, le matin, de faire son ménage, de nettoyer devant sa porte et ensuite d'aller vider les papiers, qu'on lui a mis devant - parce que je ramasse aussi les papiers qu'on a mis devant chez moi - faut quand même pas exagérer ! »

La rédaction, avec Eric Chimot