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Police-Justice

La "nouvelle garde" à vue prend ses marques

Policiers et avocats se sont mobilisés dans l'urgence ce week-end pour appliquer la nouvelle garde à vue, entrée en vigueur dès vendredi, au lieu du 1er juin, en vertu d'un arrêt de la Cour de cassation. /Photo d'archives/REUTERS/Benoît Tessier

Policiers et avocats se sont mobilisés dans l'urgence ce week-end pour appliquer la nouvelle garde à vue, entrée en vigueur dès vendredi, au lieu du 1er juin, en vertu d'un arrêt de la Cour de cassation. /Photo d'archives/REUTERS/Benoît Tessier - -

PARIS (Reuters) - Policiers et avocats se sont mobilisés dans l'urgence ce week-end pour appliquer la nouvelle garde à vue, entrée en vigueur dès...

PARIS (Reuters) - Policiers et avocats se sont mobilisés dans l'urgence ce week-end pour appliquer la nouvelle garde à vue, entrée en vigueur dès vendredi, au lieu du 1er juin, en vertu d'un arrêt de la Cour de cassation.

La mise en oeuvre de la réforme, qui prévoit la possibilité de faire appel à un avocat tout au long de la garde à vue et le droit au silence, a toutefois connu ses premiers couacs.

"Il est hors de question de faire dans l'urgence n'importe quoi dans la plus totale précipitation", a ainsi déclaré le bâtonnier de l'ordre des avocats des Deux-Sèvres.

Selon Laurent Di Raimondo, on ne peut laisser au pouvoir judiciaire "le soin de détricoter ce que le pouvoir législatif a tricoté".

Pourtant, dès l'annonce de l'arrêt de la Cour de cassation, les ministères de la Justice et de l'Intérieur ont demandé aux magistrats et aux policiers d'appliquer la réforme "sans délai."

D'autres avocats, comme ceux de Seine-Saint-Denis, s'inquiètent du niveau de rémunération des défenseurs appelés auprès de gardés à vue sollicitant l'aide judiciaire car les interventions seront beaucoup plus longues.

Le Conseil national des barreaux (CNB) réclame une indemnité plus importante que les 300 euros proposés jeudi par la Chancellerie pour les avocats commis d'office.

Vendredi, trois syndicats de police, Alliance, Synergie Officiers et le Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP) estimaient que "ni les magistrats, ni les avocats ne sont prêts pour la mise en place de ce dispositif".

Mais la nouvelle garde à vue semble être rentrée dans les faits sans trop d'incidents.

"L'ambiance, dans les locaux de police, était détendue et sereine, je n'ai senti aucune hostilité", assure Grégoire Étrillard, premier secrétaire de la Conférence des avocats de Paris, dans le Journal du dimanche.

Selon le JDD, une note policière ferait état de quelque 300 gardes à vue recensées par la préfecture de police de Paris depuis vendredi. Sur cet échantillon, 220 gardés à vue ont demandé un avocat et seulement 30 se seraient déplacés.

Selon Me Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier, ce constat "paraît exagéré".

"Tous les avocats sont favorables à cette évolution législative. Leur présence dès la première minute de la garde à vue est un droit fondamental pour lesquels ils se sont battus."

L'exécutif joue également l'apaisement, en particulier le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, qui avait pourtant exprimé des réserves sur la réforme.

Gérard Bon, édité par Jean-Loup Fiévet