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Police-Justice

La mère d'un petit "Jihad" poursuivie pour apologie de crime

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Le petit garçon s'était rendu à l'école avec un t-shirt floqué des phrases "je suis une bombe - Jihad né le 11 septembre". Un humour qui n'a pas fait rire le parquet d'Avignon.

A l'école maternelle de Sorgues, dans le Vaucluse, se rend un petit garçon prénommé Jihad. Parfois, il porte même un curieux t-shirt. Le 25 septembre, relate RTL, le garçonnet de trois ans est arrivé en classe vêtu d'un haut gris portant les inscriptions suivantes : "Je suis une bombe" sur le ventre, "Jihad né le 11 septembre" sur le dos.

Un humour douteux qui n'a pas du tout fait rire le maire de la commune, qui a prévenu le parquet d'Aix-en-Provence. Une enquête de flagrance a aussitôt été ouverte. La mère et l'oncle de l'enfant, qui lui a offert le t-shirt, ont tous les deux été placés en garde-à-vue.

"Mettre des limites"

Ni l'un, ni l'autre n'affichaient de signe religieux ostentatoires, et ils ne sont pas connus comme des islamistes radicaux. Tous deux se sont "étonnés" des proportions prises par l'affaire.

Mauvaise foi, selon le procureur de la République à Avignon, Bernard Marchal, qui a commenté : "Utiliser un gamin avec ce genre d'inscription... A un moment donné, il faut mettre des limites. Ils ne sont pas stupides, ils comprennent le sens de ce qu'ils font."

La mère et l'oncle de Jihad devront donc répondre "d'apologie de crime" devant le tribunal correctionnel d'Avignon, le 19 décembre prochain.

|||Le terme de "jihad", avant le sens qu'on lui connaît de "guerre sainte", possède d'abord "un sens spirituel et personnel pour chaque musulman", rappelle le magazine L'Histoire. Le "grand Jihad" est ainsi, selon le politologue spécialiste de l'Islam Gilles Kepel, "un effort fait sur soi-même pour lutter contre ses mauvais penchants". Le simple fait d'avoir prénommé son enfant Jihad ne possède en soi rien de répréhensible.