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Police-Justice

La justice relance une affaire vieille de 25 ans

Un séquençage ADN

Un séquençage ADN - -

Retrouvée morte en 1987, une fillette n'avait jamais été identifée. Les enquêteurs comptent sur de nouveaux témoignages pour relancer l'affaire.

"Un dossier n'est jamais clos". Vingt-cinq ans après la mort d'une fillette au bord de l'autoroute près de Blois, la procureur de la République de Blois veut croire encore en la résolution d'une énigme qui dure depuis 1987. Lundi, la justice et la gendarmerie ont lancé un nouvel appel à témoin dans l'espoir de relancer l'affaire.

"Vingt-cinq ans après, on compte toujours sur un remords d'un membre de la famille, mais aussi sur un témoin qui à l'époque des faits n'aurait pas fait le lien avec la disparition", a déclaré lundi lors d'une conférence de presse la procureur de la République de Blois, Dominique Puechmaille.

Toutes les personnes susceptibles d'apporter une information ou un témoignage sur cette affaire peuvent appeler gratuitement le 06.46.17.05.59 ou envoyer un message à enfant-a10-tgi-blois@justice.fr.

Des faits remontant en août 1987

"Un dossier n'est jamais clos. Nous aimerions connaître la satisfaction d'identifier cette enfant et de trouver ses meurtriers", a-t-elle ajouté, entourée des officiers de la section de recherche d'Orléans, responsable de l'enquête.

Les faits remontent au 11 août 1987, quand les employés de Cofiroute découvrent près de Suèvres, à 15km au nord-est de Blois, le cadavre d'une petite fille enveloppée dans une couverture. L'autopsie va révéler qu'elle est morte de maltraitances: son corps présentait des traces de coups, fractures anciennes, brûlures et même morsures.

Mais malgré les efforts des enquêteurs, on ne découvrira jamais son identité: on évalue son âge entre 3 à 5 ans et qu'elle est de type méditerranéen.

Sa disparition n'a jamais été signalée, personne ne l'a réclamée.

Un passage dans l'émission "Témoin n°1"

L'instruction s'était conclue par un non-lieu, mais en 1993 le corps de la fillette a été exhumé afin d'effectuer des prélèvements qui ont permis d'isoler un ADN partiel. La même année, le cas sera évoqué dans la célèbre émission de Jacques Pradel "Témoin numéro 1" mais la médiatisation ne permettra pas de faire avancer l'enquête de façon cruciale.

En janvier 2007, le parquet de Blois a ouvert une nouvelle information judiciaire afin de repousser la limite de la prescription. De nouvelles analyses scientifiques des scellés conservés depuis 1987 ont permis d'isoler deux empreintes ADN, celles du père et de la mère de l'enfant. Cette découverte va aussi confirmer l'origine maghrébine de la petite victime.

Ces empreintes ont été transmises au fichier national des empreintes génétiques mais n'ont pas permis de retrouver les parents.

"L'enquête doit continuer"

En revisitant tous les témoignages de l'époque les enquêteurs ont pu écarter des fausses pistes et selon la procureur "la fillette résidait dans la région, dans un secteur compris entre Oucques, Marchenoir, Ouzouer-le-Marché, Meung-sur-Loire et Blois".

"Une chose est sûre, l'enfant vivait dans des conditions précaires. Elle et sa famille sont restées inconnues des services éducatifs, médicaux, sociaux. L'enquête doit continuer, le moindre détail peut avoir une vraie importance", a jouté Dominique Puechmaille.

Illustration jlmaral / Flickr licence CC