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Police-Justice

La justice oblige une prison de l'Isère à servir des repas halal

Le tribunal administratif de Grenoble a enjoint le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, de servir des repas halal.

Le tribunal administratif de Grenoble a enjoint le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, de servir des repas halal. - -

C'est une première en France, le tribunal administratif de Grenoble a enjoint le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, de servir des repas halal à ses détenus musulmans au nom de la liberté religieuse.

C'est une première en France qui pourrait faire tâche d'huile. Le tribunal administratif de Grenoble a enjoint le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, de servir des repas halal à ses détenus musulmans, au nom de la liberté de chacun d'exercer sa religion.

En mars dernier, Adrien K. avait demandé au directeur de cette prison de permettre aux détenus musulmans de disposer de menus composés de viandes halal. Le directeur avait refusé de donner suite à cette requête. Le détenu avait alors saisi le juge administratif.

Une décision au nom du principe de laïcité

La juridiction enjoint le directeur du centre pénitentiaire de proposer "régulièrement" des menus composés de viandes halal "dans un délai de trois mois". Le tribunal souligne en effet que le principe de laïcité "impose que la République garantisse le libre exercice des cultes" et qu'il ne fait donc "pas obstacle à ce que les détenus de confession musulmane se voient proposer des menus comportant des viandes respectant les rites confessionnels de l'islam".

La distribution de repas halal n'entraînerait par ailleurs "pas de surcoût prohibitif pour l'établissement" et ne présenterait pas non plus "de difficulté technique particulière", a souligné la juridiction. Pour l'instant, la prison de Saint-Quentin-Fallavier propose trois types de repas: "normaux", "sans porc" et "végétarien", explique France Bleu qui a révélé mercredi la décision rendue le 7 novembre.

Des carences chez les détenus

Dans un avis rendu le 24 mars 2011, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, avait déjà attiré l'attention de l'administration sur les "carences alimentaires réelles" de détenus "se plaignant fréquemment de ne pas manger à leur faim", du fait de l'absence de repas respectant leurs prescriptions religieuses.

A l'heure actuelle, "à de rares exceptions près, tous les lieux de privation de liberté sont en état de fournir des repas de nature diversifiée", soulignait Jean-Marie Delarue dans cet avis. Pourtant, très peu de prisons "offrent des aliments conformes à des prescriptions rituelles", avait-il ajouté.

K. L. avec AFP