BFMTV
Police-Justice

La justice décide d'expulser Frigide Barjot de son HLM

Frigide Barjot était poursuivie par la Régie immobilière de la Ville de Paris.

Frigide Barjot était poursuivie par la Régie immobilière de la Ville de Paris. - -

Le tribunal d'instance du 15e arrondissement a prononcé l'expulsion de la famille Tellenne, assignée en justice par la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP).

Le tribunal d'instance du 15e arrondissement de Paris a rendu son jugement ce mercredi matin: Frigide Barjot et son mari ont quatre mois pour quitter leur duplex parisien de 173m² situé rue de la Fédération, dans le 15e arrondissement de la capitale.

Accusé par le bailleur social d'avoir utilisé ce logement à des "fins commerciales" et de l'avoir sous-loué à la société Jalons, le couple était assigné par la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), qui demandait la résiliation des baux de leur duplex, un logement intermédiaire à loyer libre.

Selon une amie qui la représentait pour ce jugement, Frigide Barjot est "anéantie" par cette décision et ne sait pas encore si elle fera appel, rapporte le site Internet du Figaro.

Trêve hivernale

"C'est une satisfaction", a commenté Me Olivier Chauvin, l'avocat de la RIVP contacté par BFMTV.com. "Le tribunal a tranché comme pour n'importe quel locataire, il a fait droit aux demandes de la Ville de Paris. Quelle que soit la personnalité de Mme Frigide Barjot, la loi s'applique."

Frigide Barjot et Basile de Koch ont un mois pour faire appel de ce jugement "mais l'exécution est provisoire", précise Me Chauvin, "l'appel n'est pas suspensif".

Avec la trêve hivernale qui commence le 1er novembre, la famille Tellenne est protégée jusqu'au 15 mars, l'expulsion n'étant pas matériellement possible avant la fin de la semaine.

"Naturellement, nous n'allons pas les expulser du jour au lendemain, encore moins manu militari", confirme Pierre Aidenbaum, maire PS du 3e arrondissement et président de la RIVP, contacté par Metronews. "Nous allons leur donner le temps nécessaire pour déménager. Mais ils vont devoir trouver d'autres solutions pour se loger."

Bruno Tellenne, alias Basile de Koch, contacté par BFMTV.com affirme qu'il n'entend pas déménager dans l'immédiat: "alors là sûrement pas, ce n'est pas prévu comme ça". Fera-t-il appel du jugement? Avant de répondre, il attend de connaître "le contenu de la décision" et de "faire le point avec (son) avocat". Et promet de nous rappeler...

Mise à jour: Après avoir consulté son avocat, Bruno Tellenne nous rappelle ce mercredi après-midi, nous annonçant qu'il entend faire appel de la décision. "Je ne vois pas pourquoi je m'arrêterais là. Les documents que j'ai apportés n'ont pas été pris en compte", s'insurge-t-il. S'il reconnaît que la société Jalons était bien domiciliée au logement de la rue de la Fédération, il affirme avoir produit "l'autorisation" reçue "il y a 27 ans" de la part de la RIVP. Concernant la sous-location, il affime qu'"aucun loyer n'a jamais été versé" pour ce logement. "Cela concernait uniquement des caves dont ma femme est propriétaire" à d'autres adresses à Paris et où ont été stockés les archives de sa société.

"Cette décision est un jugement politique", s'exclame Bruno Tellenne. "Soudain, il y a eu urgence à nous faire expulser", s'étonne le mari de Frigide Barjot. "Et les premiers éléments de l'enquête ont eu lieu en janvier 2013 juste après la première Manif pour tous. C'est étrange..."
"C'est un coup bas qui vient d'en haut", conclut-il, visiblement décidé à poursuivre le bras-de-fer judiciaire.

Violaine Domon avec A.S.