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Police-Justice

La dessinatrice Coco menacée de mort après un dessin sur la famine à Gaza

L'autrice de dessins de presse Coco, le 17 mars 2021 à Paris

L'autrice de dessins de presse Coco, le 17 mars 2021 à Paris - JOEL SAGET © 2019 AFP

Coco et le journal Libération dénoncent les menaces de mort dont la dessinatrice est la cible depuis la publication d'une caricature sur la famine à Gaza.

La dessinatrice Corinne Rey, aussi connue sous le nom de Coco, est la cible de menaces depuis la publication, ce lundi 11 mars, d'un de ses dessins dans Libération. Cette caricature dénonce "la famine sévissant à Gaza à la suite des bombardements israéliens, tout en se moquant, comme Coco le fait régulièrement dans nos pages, des diktats des religions", précise Libération dans un communiqué publié mardi.

Le dessin mis en cause, sous la vignette "Ramadan à Gaza" et la légende "début d'un mois de jeûne", montre un Gazaoui squelettique en train de courir après des rats, tandis qu'une femme lui frappe la main en lançant "T-t-t, pas avant le coucher du soleil", au milieu de ruines où l'on distingue la main d'un cadavre.

L'ONU alerte depuis plusieurs mois sur les risques de famine généralisée dans la bande de Gaza, bombardée par Israël en réaction aux attaques menées le 7 octobre par le Hamas en Israël.

Des menaces de mort

Le dessin a largement fait réagir sur les réseaux sociaux. Plusieurs députés La France insoumise ont dénoncé une publication "honteuse" (Carlos Martens Bilongo) et "immonde" (Sarah Legrain). "Vous n'aurez pas notre haine mais vous la méritez", a aussi déclaré Sophie Chikirou.

La dessinatrice a rejoint Libération en 2021 et vit sous protection rapprochée. Elle était présente à la rédaction de Charlie Hebdo lors de l'attentat du 7 janvier 2015. Coco a partagé sur X (ex-Twitter) un "petit florilège" de "conneries, menaces et messages antisémites reçus suite à ce dessin" qu'elle "assume parfaitement".

Dessin qui "souligne le désespoir des Palestiniens, dénonce la famine à Gaza et moque aussi l'absurdité de la religion", a-t-elle ajouté. Parmi les messages partagés, on peut notamment voir une personne lui dire qu'elle va être "bientôt massacrée".

Libération condamne ces "intimidations"

"Nous condamnons, nous dénonçons avec force cette vague de menaces, injures et intimidations, certaines comprenant des menaces de mort que nous prenons très au sérieux", a déclaré à l'AFP Dov Alfon, le directeur de la rédaction de Libération, annonçant un communiqué de "soutien et de solidarité" dans l'édition de mercredi.

"La direction de la rédaction du journal et la Société des journalistes et du personnel de Libération (SJPL) dénoncent avec la plus grande vigueur ces intimidations, certaines comprenant des menaces de mort", ont-elles ainsi fait savoir mercredi. "Ces attaques envers notre consœur ne doivent en aucun cas être banalisées, et nous l’assurons de notre solidarité et notre soutien", a ajouté le communiqué.

Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a également apporté son "plein soutien" à Coco sur X. "Pour toujours à tes côtés, et aux côtés de Charlie", a-t-il ajouté.

S.C avec AFP