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Police-Justice

La défense d'Yvan Colonna veut une reconstitution à Ajaccio

Philippe Dehapiot (à gauche) et Antoine Sollacaro, deux des avocats d'Yvan Colonna, au palais de justice de Paris. La défense de l'homme jugé pour la troisième fois pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 a demandé vendredi une reconst

Philippe Dehapiot (à gauche) et Antoine Sollacaro, deux des avocats d'Yvan Colonna, au palais de justice de Paris. La défense de l'homme jugé pour la troisième fois pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 a demandé vendredi une reconst - -

PARIS (Reuters) - La défense d'Yvan Colonna a demandé vendredi à la cour d'assises de Paris d'organiser une reconstitution de l'assassinat du...

PARIS (Reuters) - La défense d'Yvan Colonna a demandé vendredi à la cour d'assises de Paris d'organiser une reconstitution de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac à Ajaccio, susceptible à ses yeux de démontrer l'innocence de l'accusé.

Une telle reconstitution avec les acteurs de l'affaire serait la première depuis le crime, commis en février 1998.

En 1999, les autres protagonistes, condamnés depuis, avaient été conduits en Corse mais avaient refusé de participer. En 2007, au premier procès Colonna, la cour avait procédé à un simple "transport" sans les autres condamnés et les témoins.

Les avocats d'Yvan Colonna, jugé une troisième fois après la cassation en 2010 de sa condamnation à perpétuité en appel, ont déposé vendredi des conclusions écrites auprès de la cour.

Celle-ci se prononcera ultérieurement. Elle a prévu dans le calendrier du procès quelques jours en juin où rien de précis n'est programmé, manifestement pour faciliter une telle demande.

Ouvert début mai, le troisième procès du berger de Cargèse, détenu depuis 2003, a pour l'instant produit les mêmes témoignages que les deux premiers, vus par la défense comme favorables à l'accusé.

Les témoins oculaires expliquent soit qu'ils ne peuvent se prononcer, soit qu'ils pensent que l'homme qu'ils ont vu tirer sur le préfet de Corse n'est pas Yvan Colonna. Certains disent avoir vu deux tueurs autour de la victime, d'autres trois.

L'accusation et la partie civile estiment que ces éléments ne sont pas décisifs. Le tueur étant grimé, et le crime s'étant déroulé très vite à la tombée du jour, il est possible que les témoins n'aient pas eu une vision précise du déroulement des faits et de ses acteurs, disent-elles.

Le moment décisif de ce procès est attendu fin mai avec les dépositions des six hommes condamnés en 2003 à des peines allant de 15 ans à la perpétuité pour leur participation aux faits.

Quatre d'entre eux ont désigné leur ami Yvan Colonna en 1999 comme l'auteur des coups de feu, avant de se rétracter 17 mois plus tard. Ils ont maintenu cette position aux deux premiers procès du berger, en des termes toutefois si ambigus qu'ils n'ont pas convaincu.

De plus, leurs épouses et compagnes ont maintenu ou n'ont jamais rétracté franchement jusqu'ici les dépositions où elles disent avoir vu Yvan Colonna partir en compagnie des autres acteurs du crime, le soir des faits, ou revenir avec eux.

La cour pourrait attendre ces dépositions pour se prononcer sur une éventuelle reconstitution.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal