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Police-Justice

La DCRI aurait refusé de transmettre son enquête sur Le Monde

Selon le Canard enchaîné, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a refusé de livrer au parquet de Paris les résultats de son enquête sur les sources du journal Le Monde dans l'affaire Woerth-Bettencourt, invoquant le "secret-défense". /Ph

Selon le Canard enchaîné, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a refusé de livrer au parquet de Paris les résultats de son enquête sur les sources du journal Le Monde dans l'affaire Woerth-Bettencourt, invoquant le "secret-défense". /Ph - -

PARIS (Reuters) - Invoquant le "secret-défense", la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a refusé de livrer au parquet de Paris les...

PARIS (Reuters) - Invoquant le "secret-défense", la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a refusé de livrer au parquet de Paris les résultats de son enquête sur les sources du journal Le Monde dans l'affaire Woerth-Bettencourt, écrit le Canard enchaîné.

Prié de réagir à cette information, le cabinet du procureur de Paris Jean-Claude Marin n'a fait aucune déclaration. La direction de la police nationale s'est refusée à tout commentaire.

Le procureur avait demandé le mois dernier à la DCRI de lui fournir les "vérifications techniques" qui lui ont permis de désigner un magistrat, David Sénat, comme la source du journal Le Monde. Ce magistrat en poste au cabinet de Michèle Alliot-Marie a été limogé et chargé d'une mission d'étude sur la future cour d'appel de Cayenne.

Cette affaire a suscité de vives protestations de l'opposition, qui reproche au pouvoir d'avoir utilisé la DCRI pour faire taire la presse dans l'enquête sur l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, qui menace notamment le ministre du Travail Eric Woerth.

Le journal Le Monde a déposé plainte contre X auprès du parquet de Paris pour violation du secret des sources et atteinte aux libertés. Il n'y a pas encore de suite.

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a admis avoir enquêté pour identifier la source d'un article publié mi-juillet par Le Monde, qui faisait état d'une déposition de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, mettant en cause Eric Woerth.

La DCRI nie cependant avoir enquêté directement sur le journal ou ses reporters et assure avoir seulement procédé à l'examen du relevé des communications téléphoniques détaillées de David Sénat.

Cette procédure pourrait déjà être illégale, puisque l'autorisation d'une commission indépendante, en principe obligatoire pour des affaires ne relevant pas de la sécurité du territoire, n'a pas été demandée, estime Le Monde.

La gauche dit soupçonner que la DCRI soit allée plus loin en enquêtant sur le journaliste du Monde, Gérard Davet, et en procédant à des écoutes clandestines. Le ministère de l'Intérieur le conteste.

Thierry Lévêque, avec Nicolas Bertin, édité par Yves Clarisse