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La cour d'assises se déplace lundi en Corse avec Yvan Colonna

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PARIS (Reuters) - La cour d'assises spéciale de Paris qui juge actuellement Yvan Colonna pour la troisième fois pour l'assassinat du préfet de...

PARIS (Reuters) - La cour d'assises spéciale de Paris qui juge actuellement Yvan Colonna pour la troisième fois pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 a décidé de se déplacer lundi à Ajaccio avec l'accusé.

Acceptant la demande de la défense, la cour a ordonné mercredi la présence sur place des experts en balistique et d'un médecin légiste, ainsi que de Pierre Alessandri, le protagoniste de l'affaire qui assure depuis 2004 être le véritable auteur des coups de feu sur le préfet.

En revanche, les témoins oculaires et les autres condamnés ne seront pas présents. Yvan Colonna, 51 ans, accusé d'avoir tiré trois balles dans la tête du préfet et arrêté en 2003 après quatre ans de fuite, nie les faits.

Cette affaire en est au total à son cinquième procès. Le coût du transport, compte tenu des conditions de sécurité, est de plusieurs centaines de milliers d'euros, selon des estimations d'acteurs du dossier.

En 2007, au premier procès Colonna, la cour avait déjà procédé à un simple transport sans les autres condamnés et les témoins. En 2009, en appel, le refus de la cour de procéder à une reconstitution plus approfondie avait amené l'accusé et ses avocats à quitter l'audience qu'ils jugeaient biaisée.

Ouvert début mai après une cassation, le troisième procès du militant nationaliste a pour l'instant entraîné une bataille d'experts, jugée vaine par l'accusation, concernant la taille du tireur.

Les témoins oculaires du crime ont expliqué soit qu'ils ne pouvaient pas se prononcer, soit qu'ils pensaient que l'homme qu'ils ont vu tirer sur le préfet n'était pas Yvan Colonna.

Certains disent avoir vu deux tueurs, d'autres trois. L'accusation et la partie civile estiment que ces éléments ne sont pas décisifs. Le tueur étant grimé, et le crime s'étant déroulé très vite à la tombée du jour, il est possible que les témoins n'aient pas eu une vision précise du déroulement des faits et de ses acteurs, disent-elles.

L'accusation s'appuie toujours sur les dépositions initiales des cinq hommes ayant participé au crime, condamnés en 2003 à des peines allant jusqu'à la perpétuité. Quatre d'entre eux ont désigné leur ami Yvan Colonna en 1999 comme l'auteur des coups de feu, avant de se rétracter beaucoup plus tard.

Au procès, ils ont maintenu cette position, mais toujours en des termes très ambigus. Ces déclarations sont jugées d'autant moins crédibles par l'accusation qu'est apparue au dossier vendredi dernier une lettre qui montre qu'Yvan Colonna a menacé en décembre dernier de "guerre" l'un d'entre eux, Pierre Alessandri, s'il ne déposait pas en sa faveur.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse