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Police-Justice

La chronologie de l'affaire Maëlys remise en cause par deux témoignages?

L'avis de recherche de la petite Maëlys.

L'avis de recherche de la petite Maëlys. - PHILIPPE DESMAZES / AFP

Un couple d'invités du mariage au cours duquel a disparu la petite Maëlys affirme avoir vu l'enfant pendant l'absence de Nordahl Lelandais entre 2h46 et 3h25, "période où l’homicide a eu lieu" selon le parquet.

L'affaire semblait entendue, tant les éléments de l'enquête sur la disparition de Maëlys dans la nuit du 26 au 27 août 2017 portent à croire que Nordahl Lelandais - mis en examen et placé en détention - pourrait être l'auteur de l'enlèvement, puis de l'homicide de la petite fille. L'enfant, âgée de 8 ans lors des faits, aurait été kidnappée près de Pont-de-Beauvoisin, dans l'Isère, et tuée entre 2h46 et 3h25, laps de temps pendant lequel Nordahl Lelandais s'est absenté du mariage où ils se trouvaient. Comme le révèle Le Monde, qui a pu consulter le dossier de l'enquête, deux témoignages viennent semer le doute quant à la chronologie des faits jusqu'ici privilégié par les enquêteurs.

"Elle était à l'intérieur"

Un couple d’invités, présent lors de ces noces, affirme en effet avoir vu la jeune fille après 3 heures du matin. Soit plus de 14 minutes après l’heure présentée comme celle de son enlèvement. Christopher D. (30 ans), cousin de la mère de Maëlys et papa d'une petite Léa, et Delphine G. (29 ans), sa compagne, attestent avoir croisé la fillette pendant l'absence de Nordhal Lelandais.

"Vers 3h05, nous sommes allés dire au revoir à la mariée, qui était à l'entrée de la salle. Le marié était dans la salle, vers la piste de danse. En repartant pour sortir vers 3h10-3h15, j’ai croisé la petite Maëlys, qui m’a dit: 'Au revoir, le papa de Léa.' Elle était à l'intérieur", affirme ainsi Christopher D. lors de sa première audition, le 29 août.

Lors de sa troisième audition, le 22 octobre, Christopher D. modifie son témoignage, affirmant avoir salué les mariés et vu Maëlys "entre 2h45 et 3 heures". "Je donne une fourchette car je n'ai pas regardé l'heure", précise-t-il, se souvenant toutefois que son radio-réveil indiquait 3h35 au moment où il s'est couché, une fois rentré chez lui.

Chronologie impossible

"Nous avons dit au revoir à Maëlys dans la salle; il était 3h15-3h20. Elle ne m’a pas parlé. Elle a dit à mon copain: 'Au revoir, le papa de Léa.'", témoigne pour sa part Delphine G..

Cette dernière affirme même être sûre de cet horaire: 

"La dernière fois où j’ai consulté mon téléphone, il affichait 3 heures du matin. Le temps de dire au revoir aux mariés, nous sommes restés un peu dehors, de l’ordre d’un quart d’heure environ", se souvient-elle.

C'est notamment sur ces témoignages que l'avocat de Nordahl Lelandais, Alain Jakubowicz, compte appuyer sa défense. "Toute l'accusation repose sur ce postulat que la petite disparaît à 2h45", avait-il affirmé début décembre. Le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, se dit quant à lui "très réservé sur les témoignages quand il s’agit de déterminer un horaire sur ce qu’on a fait lors d’un événement festif".

Louis Nadau