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Police-Justice

La CEDH épingle l'inaction de la justice française dans un crime

L'inaction de la justice et de la gendarmerie françaises dans une affaire de disparition qui s'est révélée criminelle a été sanctionnée jeudi par la Cour européenne des droits de l'homme. /Photo prise le 18 mars 2011/REUTERS/Vincent Kessler

L'inaction de la justice et de la gendarmerie françaises dans une affaire de disparition qui s'est révélée criminelle a été sanctionnée jeudi par la Cour européenne des droits de l'homme. /Photo prise le 18 mars 2011/REUTERS/Vincent Kessler - -

STRASBOURG (Reuters) - L'inaction de la justice et de la gendarmerie françaises dans une affaire de disparition qui s'est révélée criminelle a été...

STRASBOURG (Reuters) - L'inaction de la justice et de la gendarmerie françaises dans une affaire de disparition qui s'est révélée criminelle a été sanctionnée jeudi par la Cour européenne des droits de l'homme.

La juridiction du Conseil de l'Europe a condamné la France pour "violation du droit à la vie" dans ce dossier relatif aux premiers meurtres imputés à Alfredo Stranieri.

Ce Français d'origine italienne a été condamné, en 2003 puis en appel en 2004, à la réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté de 22 ans pour quatre assassinats et une tentative d'assassinat commis entre 1997 et 1999.

Ses premières victimes, Frédéric Adman et Nathalie Girard, un couple de restaurateurs de l'Essonne, avaient disparu en novembre 1997 après lui avoir vendu leur fonds de commerce.

Les parents de la jeune femme avaient alerté fin 1998 la justice de débits bancaires suspects sur son compte et de leurs soupçons concernant Alfredo Stranieri mais le parquet n'avait lancé, cinq mois plus tard, qu'une recherche d'adresse rapidement classée sans suite.

Alfredo Stranieri devait encore tenter de tuer un homme venu lui vendre sa voiture puis assassiner de nouveau un couple d'aubergistes dans l'Aveyron, pour s'emparer de ses biens, avant d'être interpellé en 7 juillet 1999.

Dans son arrêt, la Cour de Strasbourg relève les nombreux indices qui, s'ils avaient été exploités, auraient permis aux gendarmes de l'Essonne de mettre en cause le meurtrier dès 1998.

La France est également condamnée au titre du "droit au respect de la vie privée et familiale" pour avoir tardé à restituer aux parents de Nathalie Girard, les prélèvements effectués sur le corps de leur fille aux fins d'identification.

La Cour leur accorde 20.000 euros au titre du dommage moral.

Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse