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Police-Justice

L'université de Lorraine ouvre une enquête après des échanges de messages racistes entre étudiants

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Photo d'illustration - Adam Fagen - Flickr -CC

Dans une conversation privée sur Messenger, trois étudiantes auraient échangé des messages racistes à l'encontre de leurs camarades d'origine africaine. Ces derniers comptent intenter une action en justice. De son côté, l'université de Lorraine a ouvert une enquête interne.

"Bonobos", "singes", "Noirs énormes"... Des étudiants en deuxième année de sociologie à l'université de Lorraine dénoncent le racisme dont ils sont victimes au sein de leur campus, rapporte France Bleu Lorraine.

Dans une vidéo publiée sur Twitter, une jeune femme raconte que "certains collègues de L2 ont créé un groupe sur Messenger dans lequel ils s'envoyaient des photos de nous en classe. Ils se moquaient en nous traitant de singes, de Noirs énormes. Ils disaient qu'on puait, quand on passait ils sortaient leur parfum pour nous parfumer".

"Ca fait mal"

Des captures d'écran de ces messages injurieux échangés sur Messenger - une messagerie privée - ont été récupérés et partagés depuis vendredi sur les réseaux sociaux, provoquant l'indignation des internautes. 

Trois étudiantes de 19 ans seraient à l'origine de ces insultes racistes, confie une enseignante de la faculté à France Bleu Lorraine ajoutant que les jeunes filles n'auraient pas mesuré la gravité de leurs propos. 

"Nous en avons parlé avec des personnes ayant participé à ça. Elles nous ont répondu que ça n’était que de l’humour…", raconte un étudiant au Républicain Lorrain. "Ça fait mal. C’est toute la communauté qu’on attaque", se désole un autre étudiant messin qui a récemment découvert ces messages. "Une camarade nous a montré des captures d’écran. J’y vois des photos d’amis, prises durant un cours. Dessous, on nous traite de bonobo", rapporte-t-il, sidéré.

Action en justice

Scandalisés, les étudiants visés par ces moqueries ont rapidement fait part de leur intention de porter l'affaire devant la justice. "On va aller jusqu'au bout de ce combat", avec le soutien d'un avocat et de plusieurs ONG, assurent-ils dans leur vidéo. 

De son côté, l'université de Lorraine a pris la décision d'instruire une enquête interne "avec la plus grande fermeté" compte tenu de "la gravité des actes racistes dont elle a pris connaissance".

"Nous avons été alertés hier par les réseaux sociaux sur le fait qu'un groupe privé Messenger d'étudiants en sociologie à Metz était apparemment un déversoir de propos et de vidéos racistes se moquant des étudiants et d'enseignants noirs", a expliqué à l'AFP le directeur de la communication de l'université, David Diné.

Le syndicat de l'Union nationale des étudiants de France (Unef) a également manifesté son indignation et dénoncé des actes "inadmissibles". "Le racisme est une réalité du quotidien, même à l'université", regrette l'Unef dans un communiqué.

Après une campagne de lutte contre le racisme, l'organisme a constaté que 42% des étudiants "perçus comme non blancs avaient déclaré avoir déjà été victime d'agressions physiques ou morales racistes". 

Ambre Lepoivre