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Police-Justice

L'information judiciaire pour des accusations de viol visant Ary Abittan clôturée

L'acteur Ary Abittan, le 25 avril 2015 au Parc des Princes, à Paris.

L'acteur Ary Abittan, le 25 avril 2015 au Parc des Princes, à Paris. - FRANCK FIFE

L'acteur est accusé par une femme de 23 ans de lui avoir imposé une sodomie lors d'un rapport sexuel et avait été mis en examen pour viol en novembre 2021.

Deux juges d'instruction parisiennes ont clôturé jeudi l'enquête pour viol visant l'acteur Ary Abittan, une journée après lui avoir octroyé le statut plus favorable de témoin assisté, a appris ce vendredi BFMTV.com de source judiciaire, confirmant une information de l'AFP.

L'acteur, âgé de 49 ans et notamment connu pour avoir joué dans la comédie "Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?", avait été mis en examen pour viol en novembre 2021 par un juge d'instruction.

Il est accusé par une jeune femme, alors âgée de 23 ans, qu'il fréquentait depuis deux mois au moment des faits, de lui avoir imposé une sodomie lors d'un rapport sexuel à son domicile en octobre 2021. Mais revirement dans la procédure: ce mercredi, deux magistrates lui ont octroyé le statut plus favorable de témoin assisté, conformément aux réquisitions du parquet.

Un stress post-traumatique "indiscutable"

Ces juges d'instruction ont estimé que de nouveaux éléments, recueillis postérieurement à la mise en examen du comédien, étaient "de nature à affaiblir la valeur probatoire des indices initialement retenus", selon des éléments de l'ordonnance.

Si les magistrates ont reconnu le stress post-traumatique "indiscutable" de la jeune femme après les faits, elles estiment "pas possible de conclure que les lésions traumatiques et saignements" de la plaignante "résultent d'un acte de pénétration sexuelle non consenti" car les deux ont raconté avoir eu un premier rapport consenti, et que les saignements "préexistaient, au moins pour partie, au second rapport litigieux".

Elles ont par ailleurs cité des témoignages d'anciennes petites amies d'Ary Abittan qui le décrivent comme "un partenaire sexuel respectueux", ainsi que des expertises psychiatriques et psychologique qui n'ont pas "relevé d'éléments de personnalité en faveur d'une sexualité déviante ou de pulsions sexuelles agressives".

Une nouvelle plainte pour violence

Au cours de l'enquête, la femme avait décrit l'acteur comme "obsédé" par la pratique de la sodomie mais précisé qu'il avait, jusqu'alors, toujours accepté son refus. Cette nuit-là, elle assure avoir d'abord dit "non pas ce soir", puis "hurlé de douleur" pendant l'acte.

Elle doit toutefois déposer une nouvelle plainte ce vendredi cette fois-ci pour "violences aggravées sur concubin", a appris BFMTV.com confirmant les informations de RTL.

"Ma cliente souhaite déposer une plainte autonome correspondant aux violences aggravées dont elle a fait l'objet dans la nuit du 30 au 31 octobre 2022", a indiqué son avocat, Me Arash Derambarsh.

L'avocat va également déposer plainte contre X pour "violation du secret de l'instruction" après la diffusion dans la presse des évolutions de l'information judiciaire et notamment de ce changement de statut de l'acteur décidé par les deux juges d'instruction dans une ordonnance du 19 juillet. Pour son avocat, la publication de telles informations porte "préjudice" à la plaignante et décrédibilise sa parole.

Justine Chevalier avec Salomé Robles et AFP