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Police-Justice

L'ex-homme de confiance de Liliane Bettencourt reste en prison

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux a rejeté mardi la troisième demande de remise en liberté de Patrice de Maistre, l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. /Photo d'archives/REUTERS/Benoît Tessier

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux a rejeté mardi la troisième demande de remise en liberté de Patrice de Maistre, l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. /Photo d'archives/REUTERS/Benoît Tessier - -

BORDEAUX (Reuters) - Patrice de Maistre, ancien homme de confiance de Liliane Bettencourt soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la...

BORDEAUX (Reuters) - Patrice de Maistre, ancien homme de confiance de Liliane Bettencourt soupçonné d'avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 et écroué depuis le 23 mars dernier, reste en détention.

La troisième demande de remise en liberté de l'ex-gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal a été rejetée mardi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux.

Le juge chargé de l'enquête sur l'abus de faiblesse présumé sur la milliardaire semble s'approcher d'une convocation de Nicolas Sarkozy.

Le magistrat bordelais a en effet organisé d'importantes confrontations dans les jours qui précèdent l'expiration de l'immunité présidentielle de l'ancien chef de l'Etat, le 15 juin, a-t-on appris de source judiciaire.

Patrice de Maistre sera notamment mis en présence de quatre anciens membres du personnel de maison des Bettencourt - l'ex-majordome Pascal Bonnefoy, l'ex-comptable Claire Thibout, l'ex-secrétaire Chantal Trovel et un ancienne femme de ménage.

Une autre confrontation par visioconférence est programmée par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil le 14 juin avec René Merkt, avocat suisse impliqué dans des retraits d'espèces, a-t-on appris à l'audience.

Les avocats de Patrice de Maistre ont répété mardi qu'ils ne comprenaient pas l'utilité de la détention de leur client et suggéré qu'elle était motivée par la volonté de préparer la mise en cause de Nicolas Sarkozy.

"DÉTENTION-PRESSION"

"La détention provisoire ne se justifie pas, si ce n'est pour des raisons non avouables. Ces raisons non avouables sont relatives à un calendrier qui ne vous a pas échappé", a dit Me Pierre Haïk aux journalistes.

Un autre défenseur de Patrice de Maistre, Christophe Cariou-Martin, a parlé de "détention-pression".

"Après les confrontations, la seule question importante à nos yeux est de savoir si M. de Maistre reste en détention ou sera remis en liberté", a-t-il dit.

Mis en examen pour "abus de faiblesse, abus de biens sociaux et escroquerie aggravée", Patrice de Maistre a admis avoir reçu dans son bureau de l'argent retiré en espèces en Suisse sur les comptes Bettencourt, quatre millions d'euros au total en 2007-2009, mais assure l'avoir ensuite remis aux Bettencourt et dit ignorer ce qu'ils en ont fait.

Susceptible d'être inquiété dans ce dossier, Nicolas Sarkozy perdra le 15 juin l'immunité pénale liée à sa fonction qui empêchait depuis 2007 toute audition ou poursuite.

Le juge d'instruction s'interroge notamment sur des retraits d'espèces opérés avec la coopération de René Merkt, notamment deux de 400.000 euros chacun au moment de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Ces retraits coïncident dans le temps avec une rencontre entre Patrice de Maistre et l'ancien ministre Eric Woerth, alors trésorier de la campagne Sarkozy, et aussi avec une possible visite de Nicolas Sarkozy chez les Bettencourt à Neuilly. Le dossier menace parmi d'autres l'ancien chef de l'Etat.

Claude Canellas, avec Thierry Lévêque à Paris, édité par Patrick Vignal et Gilles Trequesser