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Police-Justice

L'ex-comptable des Bettencourt reparle d'argent liquide

Liliane Bettencourt.

Liliane Bettencourt. - -

PARIS (Reuters) - L'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, évoque mercredi dans Libération la remise en janvier 2007 d'une...

PARIS (Reuters) - L'ancienne comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, évoque mercredi dans Libération la remise en janvier 2007 d'une enveloppe de 50.000 euros d'argent liquide à destination de l'ancien ministre du Budget Eric Woerth.

Des propos à même d'alimenter les spéculations sur le financement par l'héritière de L'Oréal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, financement qui fait l'objet d'une instruction judiciaire.

"Je n'ai jamais assisté à une remise d'espèces, sauf à celle de 50.000 euros que madame Bettencourt a remise à monsieur de Maistre suite à la demande qu'il m'avait faite pour Eric Woerth", déclare Claire Thibout.

Eric Woerth était le trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy.

L'ancienne comptable précise avoir "régulièrement" remis des espèces à monsieur Bettencourt pendant "toute la durée" de son emploi chez le couple, de 1995 à 2008.

Claire Thibout confirme aussi les "visites fréquentes" de personnalités politiques de droite dans l'hôtel particulier des Bettencourt à Neuilly.

Elle cite notamment Nicolas Sarkozy, son ancienne épouse Cécilia et Eric Woerth.

"Je ne dis pas que tous venaient pour ça (des remises d'enveloppes en liquide-NDLR), mais il est clair que certains venaient aussi pour ça", ajoute-t-elle.

La juge Isabelle Prévost-Desprez est convoquée vendredi à la Cour d'appel de Versailles en vue de poursuites disciplinaires après ses déclarations dans cette affaire.

Dans "Sarko m'a tuer", un livre publié fin août, la magistrate dit avoir eu vent de versements d'argent de Liliane Bettencourt à Nicolas Sarkozy avant l'élection de celui-ci à la présidence de la République en 2007. Des propos démentis par les témoins qu'elle cite mais jugés crédibles par Claire Thibout.

"Je ne suis pas au courant de cet épisode, mais cela me paraît crédible", dit-elle.

Interrogé mercredi sur cet entretien, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a demandé de "faire confiance à la justice".

"Je trouve que c'est une dérive grave pour le fonctionnement de nos institutions, pour la respiration de nos démocraties, de faire des procès à l'emporte-pièce dans la presse, des discours, des communiqués; laissons faire la justice", a-t-il dit sur Canal +.

Elizabeth Pineau, édité par Marc Angrand