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Police-Justice

L'état d'urgence met à mal la délinquance

Le nombre d'homicides a largement augmenté à cause du tragique bilan des attentats.

Le nombre d'homicides a largement augmenté à cause du tragique bilan des attentats. - AFP

Depuis l'instauration de l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire au lendemain des attentats du 13 novembre, les faits de vols, agressions ou cambriolages ont diminué au niveau national de 16%.

Il s'agit de l'"effet attentat". La délinquance au mois de novembre a nettement diminué après les attaques de Paris et l'instauration de l'état d'urgence, principalement en région parisienne, selon le bilan mensuel officiel de la délinquance dévoilé vendredi. 

Ce phénomène avait déjà été observé après les attentats contre Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. "Une baisse du nombre de crimes et délits comme en janvier 2015 a été constatée à partir du 14 novembre, date de la mise en place des mesures de sécurité exceptionnelles", écrit le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). En janvier, en zone police, selon cet organisme, les vols avaient ainsi diminué de quelque 10% par rapport au même mois de 2014.

Baisse de 32% des vols à Paris

Avec le déploiement de nombreux services de police et de l'armée dans le cadre de l'état d'urgence, une première estimation de cette baisse depuis les attentats du 13 novembre, se basant sur des données enregistrées par la seule police, fait état d'une d'une diminution "du niveau" des vols avec ou sans violences en France d'environ de 16%. 

La baisse des vols violents sans arme est notamment de 32% dans Paris et sa proche banlieue, détaille encore ce bilan. Celle des cambriolages et des coups et blessures, dans l'Hexagone, est pour sa part "de l'ordre de 5 à 10%". En région parisienne, toujours depuis le 14 novembre, les coups et blessures volontaires ont diminué de 24%, les cambriolages de 22% et les vols "liés aux véhicules à moteurs" de 24%.

Il y avait eu une "forte baisse" des vols en France pouvant être imputée à la mise en place du plan Vigipirate après les attentats de janvier mais cette tendance s'était estompée en mars, avait annoncé en mai 2015 l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

Hausse du nombre d'homicides 

Toutefois, ce bilan, qui prend en compte un nouvel outil statistique de la délinquance, promis en 2012 par le gouvernement et lancé officiellement en octobre, est entaché par la hausse du nombre d'homicides, en grande partie en raison du nombre tragique de victimes lors des attentats. 

Pour les trois derniers mois, l'observatoire note une très forte et exceptionnelle hausse des homicides volontaires de + 89%. "198 faits d'homicides (y compris coups et blessures suivis de mort) ont été constatés en novembre 2015 contre 76 faits en octobre et 57 faits en septembre", détaille le bilan.

"Le cumul des trois derniers mois" est donc "en très forte hausse par rapport aux trois mois précédents" de 2015, indique le bilan. Les attentats du 13 novembre (130 morts) ont porté leur nombre, pour ce seul mois, "à un niveau trois fois supérieur à celui observé les trois dernières années", écrit-il.

J.C. avec AFP