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Police-Justice

L'épilation définitive réservée aux médecins? les esthéticiennes fixées sur leur sort en mars

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L'épilation définitive est-elle le pré-carré des médecins? Plusieurs syndicats de professionnels de la santé ont cité mardi à comparaître des enseignes et franchises d'esthétique pour "exercice illégal de la médecine" au tribunal correctionnel de Paris. Que fera-t-on "lorsqu'on aura un oeil ou un sexe brûlé?", s'est interrogé au cours de l'audience Me Alexandre Varaut, représentant de syndicats de médecins et de la SARL Docteur Debray. "C'est illicite de pratiquer l'épilation par lumière pulsée quand on n'est pas médecin", a défendu cet avocat, rompu aux affaires liées à l'épilation définitive. De leurs côtés, les franchiseurs d'esthétique n'ont pas été caressés dans le sens du poil: "Fournir les moyens de commettre une infraction c'est se rendre coupables", a ajouté Me Varaut. La pratique de l'épilation est encadrée par un arrêté de 1962 qui prévoit que "tout mode d'épilation est un acte médical, sauf l'épilation à la pince ou à la cire".

Depuis plusieurs années, nombre de centres de beauté ont développé une offre d'épilation à la lumière pulsée, méthode connue pour freiner la repousse du poil à moyen voire long terme. "L'époque est à la remise en cause des réglementations", a pesté Me Varaut. Pour un des avocats de la défense, Me David Simhon, "c'est un procès politique initié par un médecin, président d'un syndicat médical, contre d'autres qui sont eux présidents de syndicats dans l'esthétique". "Les médecins ne pratiquent pas l'épilation à la lumière pulsée mais au laser", a plaidé la défense. "La société commerciale qui nous a tous cités à comparaître fait un chiffre d'affaires de plus de 3 millions d'euros", a-t-elle estimé. "Il ne s'agit pas de défendre la santé publique mais un intérêt économique", voire "un monopole", a soutenu la défense. Me David Simhon a annoncé vouloir attaquer à son tour la partie civile pour "abus de citation à comparaître" et réclamé la relaxe, ainsi que 30.000 euros par partie civile pour chacun de ses clients au titre du préjudice subi.

Le procureur s'en est remis à l'avis du tribunal, qui rendra son délibéré le 15 mars à 13h30. Ce n'est pas la première fois que la justice est saisie d'une procédure dans le domaine de l'épilation définitive. En décembre, le tribunal correctionnel de Lorient (Morbihan) a condamné cinq esthéticiennes poursuivies par des médecins pour "exercice illégal de la médecine". Elles avaient été condamnées à verser un euro à chacun des six plaignants pour le préjudice subi et s'étaient vu confisquer leur matériel.

la rédaction avec AFP