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Police-Justice

L'enquête sur Tariq Ramadan élargie à de nouveaux soupçons de viol

Tariq Ramadan.

Tariq Ramadan. - AFP

Les juges ont pris un réquisitoire supplétif afin d'élargir l'enquête à "deux nouvelles potentielles victimes".

L'enquête visant l'islamologue suisse Tariq Ramadan, mis en examen pour des viols qu'il conteste, a été élargie à des faits survenus à Paris en 2015 et 2016, a appris l'AFP dimanche de sources concordantes, confirmant une information du Journal du Dimanche.

Le parquet de Paris a délivré le 10 septembre un réquisitoire supplétif étendant la saisine du juge d'instruction en charge de l'enquête sur l'affaire Ramadan "à deux nouvelles potentielles victimes", a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

La saisine porte sur des témoignages recueillis par les policiers de la brigade criminelle auprès de deux femmes, identifiées sur des documents retrouvés dans les ordinateurs de l'intellectuel musulman, a précisé une source proche du dossier.

Pas de nouveau dépôt de plainte

Ces deux femmes, qui n'ont pas porté plainte, assurent avoir été entraînées dans une relation sexuelle brutale par l'intellectuel musulman, l'une en novembre-décembre 2015 et l'autre en mars 2016. Toutes deux ont évoqué une "emprise".

Tariq Ramadan, 57 ans, est mis en examen depuis février 2018 pour le viol de deux femmes en France, en 2009 et 2012.

Contre-offensive médiatique depuis septembre

L'intellectuel musulman, qui a passé près de dix mois en détention provisoire avant d'être remis en liberté en novembre, a d'abord nié tout rapport sexuel avec ces femmes avant d'évoquer des "relations consenties".

Deux autres plaintes pour "viol" ont été déposées, en mars 2018 et juillet 2019, et font l'objet d'investigations. Tariq Ramadan est par ailleurs accusé de viol par une femme en Suisse, et doit être entendu sur cette affaire dans les prochaines semaines, à Paris.

L'élargissement de l'enquête intervient alors que Tariq Ramadan a engagé mi-septembre une contre-offensive médiatique, avec la publication d'un livre (Devoir de vérité), qui dénonce un "traquenard" et dément toute "emprise" sur ses partenaires sexuelles.

C.M. avec AFP