L'arrestation d'un père de famille relance l'enquête sur le "violeur de la Sambre"

L'arrestation d'un homme d'une cinquantaine d'années lundi près de Maubeuge, dans le Nord, pourrait résoudre une vingtaine d'affaires de viols et agressions sexuelles dont certains remontent aux années 1990. Placé en garde à vue, il a reconnu plusieurs agressions sexuelles.

Un voile se lève sur un mystère qui planait depuis les années 1990. Dans une vingtaine de viols, un même ADN avait été retrouvé sur les victimes. Seulement, le profil génétique n'était pas recensé dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

Le mode opératoire était le même, aussi: des agressions au petit matin, souvent dans un même secteur du Nord, ce qui lui a valu le surnom de "violeur de la Sambre". 

La semaine dernière à Erquelinnes en Belgique, non loin de la frontière, une femme se fait sexuellement agresser tôt le matin. Le mode opératoire ainsi que le signalement de l'agresseur alertent les enquêteurs français, qui découvrent que l'ADN correspond à celui qu'ils recherchent depuis près de 30 ans.

Des aveux en garde à vue

Les policiers belges leur transmettent les images d'un véhicule suspect, une Peugeot 206 grise selon Le Parisien qui détaille l'affaire ce mercredi. Avec seulement une partie de l'immatriculation lisible, l'identification est laborieuse mais permet, en étudiant le fichier des cartes grises, de localiser le véhicule à Pont-sur-Sambre, une commune près de Maubeuge.

C'est là qu'est arrêté lundi un père de famille de 56 ans, alors qu'il s'apprête à prendre la voiture pour aller travailler. Confondu par son ADN, cet homme, par ailleurs responsable associatif, est soupçonné d'une vingtaine de viols dans lesquels un profil génétique correspondant a pu être prélevé, même si les enquêteurs s'interrogent sur une cinquantaine d'affaires au total. 

Selon une source proche de l'enquête consultée par BFMTV, le suspect a reconnu plusieurs agressions sexuelles en garde à vue. Celui-ci sera déféré devant le parquet de Valenciennes à l'issue de sa garde à vue en fin de journée. Le procureur doit tenir une conférence de presse en début d'après-midi.

Stupeur à Pont-sur-Sambre

A Pont-sur-Sambre, une commune de 2 500 habitants où l'individu interpellé résidait depuis une vingtaine d'années, la stupeur est totale. 

"Quand j'ai appris qui c'était, je pense que tous les habitants (...) sont tombés de haut", a confié à BFMTV le maire de la commune. Il a décrit quelqu'un de "serviable", "très impliqué dans la commune", qui avait été entraîneur puis président du club de football. 

L.A., avec Sarah-Lou Cohen